Arthur Cousin fait de son handicap une opportunité professionnelle

Arthur Cousin a été amputé d’une jambe il y a quatre ans. Un traumatisme et un handicap que le Dunkerquois a choisi de transformer en opportunité professionnelle : en 2017, il a créé en micro-entreprise AC Design, spécialisée dans la personnalisation des prothèses.

Arthur Cousin a créé sa micro-entreprise voici un an. Le jeune chef d'entreprise est fier de cette reconversion professionnelle réussie qui l'aide à surmonter son propre handicap.
Arthur Cousin a créé sa micro-entreprise voici un an. Le jeune chef d'entreprise est fier de cette reconversion professionnelle réussie qui l'aide à surmonter son propre handicap.

«Je ne me dégage pas encore un revenu important, mais, de mois en mois, mon chiffre d’affaires augmente et le bouche à oreille commence à fonctionner. Je ne regrette pas d’avoir choisi l’entrepreneuriat pour rebondir», confie Arthur Cousin, un Dunkerquois de 31 ans, amputé de la jambe gauche il y a quatre ans, suite à un accident de moto. «À l’époque, j’étais technico-commercial. L’accident, les mois d’hospitalisation, l’amputation et la lourde rééducation m’ont conduit à devoir penser très vite à une reconversion professionnelle mais sans avoir aucune idée», précise le jeune chef d’entreprise qui n’imagine pas que la solution va lui être apportée par son handicap. «Lors de ma rééducation, on m’a posé une première prothèse qui imitait au maximum le membre manquant. Sauf que je n’étais pas à l’aise, sans parler du regard interrogatif et insistant des gens. J’ai donc pris le parti de laisser ma prothèse, sans aucun artifice autour. Paradoxalement, cela m’a aidé à l’accepter.» Le jeune homme a alors l’idée de pousser plus loin le concept en personnalisant l’emboîtement de la prothèse qui entoure le moignon. «Pour moi, cela signifiait : ‘Voilà, je porte une prothèse, je l’assume, je la montre et je la personnalise car elle fait partie de moi’», résume-t-il.

Une percée dans un marché de niche

Pour ce faire, Arthur Cousin se renseigne sur les méthodes qui existent et, dans le même temps, soumet son idée à BGE Flandre création qui accepte de l’accompagner sur le chemin de la création d’entreprise. Car il en est désormais persuadé : il a trouvé sa reconversion professionnelle dans un marché de niche encore balbutiant, le design de prothèses. Après quelques mois de formation et l’obtention d’une aide financière de 5 000 € auprès de l’AGEFIPH, Arthur Cousin crée officiellement AC Design depuis son domicile de Zegerscappel, le 1er août 2017. «Je réalise mes personnalisations grâce à l’application d’un film hydrosoluble sur l’emboîture. Je dispose d’un catalogue d’environ 300 motifs, de tous les styles, aussi bien pour les adultes que pour les enfants», résume celui qui se fait connaître grâce à des démarches commerciales auprès des orthoprothésistes, des centres de rééducation et des associations de handisports dans toute la région Nord – Pas-de-Calais. «Il y a encore du travail parce que, montrer sa prothèse et en être fier au point de la décorer, ce n’est pas tout à fait entré dans les mœurs. Mais ça bouge et une fois qu’elles y ont goûté, les personnes amputées y reviennent, parce que leur rapport à leur prothèse n’est plus du tout le même, de même que le regard de l’entourage», affirme Arthur Cousin, qui travaille désormais sur toute la France grâce à son site internet marchand, www.ac-design.fr, tout en préparant les Jeux paralympiques de 2022 en handiski.