Arques : Arc mise sur ses verres à pied haut de gamme
Basé à Arques, le verrier spécialisé dans les arts de la table Arc a investi 15 millions d’euros dans une nouvelle unité de production de verres à pied haut de gamme. Sa mise en service en octobre devrait permettre d'augmenter la capacité de production de ces pièces de 50%.
Dans les ateliers du verrier Arc, basé à Arques, le four L va subir quelques transformations. D’ici octobre, il sera accompagné d’une nouvelle ligne de production de verres à pied haut de gamme : un investissement de 15 millions d’euros. «Pour réaliser une pièce, nous introduisons d’abord un mélange de matières premières dans un four en fusion qui peut monter jusqu’à 1 500 degrés, explique Martin Debacker, directeur des opérations verrières. Puis, une fois le mélange de matières premières chauffé, il est envoyé derrière le four dans une ligne de production composée de trois à dix machines qui vont transformer la goutte de verre en un produit de consommation. Et c’est cette ligne de production qui va être renouvelée d’ici octobre, derrière le four L. Il y aura, entre autres, une nouvelle souffleuse, une nouvelle presse, mais aussi une nouvelle machine pour souder.»
100 000 verres à pied produits par jour
Avec cette nouvelle unité de production, ce ne sont pas moins de 100 000 verres à pied en cristallin qui vont être fabriqués par jour, soit 25 millions de pièces par an. Sa mise en service en octobre devrait permettre d'augmenter la capacité de production des verres à pied haut de gamme de l’usine de 50%. Des chiffres exponentiels nécessaires pour répondre à la demande croissante des clients de l’entreprise. «Actuellement, nous avons déjà deux unités de production de verres à pied haut de gamme. Mais, depuis plusieurs années déjà, elles sont saturées. Alors ce projet va nous permettre de désengorger les lignes, de produire davantage (+50%), et de créer de nouvelles collections, de nouvelles pièces», précise Martin Debacker.
Ces nouvelles pièces seront d’une qualité supérieure grâce à la technique de fabrication qui va quelque peu évoluer. «Habituellement, la fabrication de verres à pied se déroule ainsi : nous fabriquons le contenant (la paraison) grâce à la machine à souffler, puis nous venons fabriquer le pied grâce à une presse. Enfin, nous laissons le tout refroidir, ensuite nous soudons les deux parties ensemble. Avec cette nouvelle unité de production, tout sera fait à la suite - la fabrication de la paraison, puis du pied, la soudure du pied et du contenant - sans que les pièces aient à refroidir», poursuit le directeur des opérations verrières. Cette nouvelle stratégie de fabrication permet un design et une qualité supérieurs, mais aussi une consommation d’énergie plus faible car on ne doit pas refaire chauffer les machines pour assembler les deux parties du verre à pied.
Une centaine de personnes recrutées
Ce projet d’ampleur a engendré le recrutement d’une centaine de personnes. «Les salariés qui vont conduire la ligne sont déjà chez nous car c’est une ligne qui demande beaucoup d’expertise. Cependant, depuis un an et demi déjà, une centaine de personnes ont été recrutées pour pouvoir assurer d’autres postes.»
Les machines, qui vont faire partie de cette nouvelle unité de production, sont des créations maison, fabriquées dans les ateliers d’Arc. «Depuis les années 60, nous fabriquons nos propres machines, c’est dans notre ADN...» Cela a nécessité 100 000 heures de travail et une dizaine de métiers différents ont participé à leur création.