Armes occidentales contre la Russie: pour Le Pen, "Macron veut que la France entre en guerre"
La leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, a accusé jeudi Emmanuel Macron, qui veut permettre l'utilisation par l'Ukraine d'armes occidentales pour "neutraliser" des bases militaires russes, de vouloir "entre(r)...
La leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, a accusé jeudi Emmanuel Macron, qui veut permettre l'utilisation par l'Ukraine d'armes occidentales pour "neutraliser" des bases militaires russes, de vouloir "entre(r) de plain-pied" dans la guerre avec Moscou.
Cela "serait un pas supplémentaire d'investissement dans ce conflit", qui "créer(ait) un danger absolument faramineux sur la sécurité de nos compatriotes" et "sur l'intégrité de notre territoire", a déclaré la cheffe de file des députés RN sur franceinfo, dénonçant "des mécaniques d'entrée en guerre mondiale".
Mardi, lors d'une visite d’État en Allemagne, M. Macron avait estimé que l'Ukraine devait être autorisée à "neutraliser" les bases d'où Moscou tire ses missiles contre le territoire ukrainien.
Le sujet divise le camp occidental. "Comme les États-Unis, comme l'Allemagne, je suis contre le fait d'autoriser l'Ukraine à frapper le territoire russe avec des armes qu'on lui a fournies", a ainsi souligné Mme Le Pen, rappelant au passage son soutien à "la livraison d'armes défensives à l'Ukraine".
La leader d'extrême droite a par ailleurs affirmé que le chef de l’État "s'apprête manifestement à annoncer" que Paris "va envoyer du personnel militaire français" en Ukraine, en l'occurrence "des instructeurs" et "en nombre".
Mme Le Pen a déploré "encore un pas supplémentaire qui est inquiétant", car il faut selon elle "apporter de l'aide militaire" à Kiev "sans envoyer de troupes".
Estimant qu'il "n'y aura pas de victoire militaire" dans le conflit russo-ukrainien, elle a soutenu que "la seule manière (d'y) mettre fin, c'est de trouver une négociation et que l'Ukraine puisse (y) arriver dans les meilleures conditions possibles".
Le Premier ministre Gabriel Attal l'a accusée de nouveau sur France 5 d'avoir "un contrat moral avec la Russie".
"Il y a eu à un moment une alliance d'intérêt mutuel", a-t-il développé. Le Front national, devenu Rassemblement national, "avait besoin d'argent. Et la Russie ou Vladimir Poutine avait besoin d'un parti en Europe pour affaiblir l'Europe de l'intérieur, pour éviter qu'elle soit unie".
Le parti d'extrême droite a "remboursé (ses) prêts, mais ils ont à ce moment-là accepté d'être la voix du Kremlin en Europe", a-t-il insisté.
Marine Le Pen "s'est systématiquement, depuis le début de ce conflit, opposée à toutes les mesures de soutien que nous avons prises à l'Ukraine", et au Parlement européen, les eurodéputés RN n'ont "jamais voté" les résolutions de soutien à l'Ukraine, "la condamnation de ceux qui sont responsables de cette agression" ou le soutien à l'opposant russe Alexeï Navalny, a-t-il justifié.
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