Arketeam en maturité perpétuelle
La grande démission, ce fameux «big-quit», n’est pas l’apanage des entreprises outre-Atlantique, Arketeam, groupe lorrain spécialiste de l’information de gestion adaptée aux usagers et métiers, l’a vécu. Après une cyberattaque virulente en juin 2021 entraînant une implication émotionnelle de ses troupes ayant laissé des traces, vingt personnes (sur une centaine répartie sur quatre sites) ont quitté le navire piloté et mis à flot il y a quatorze ans par Laurent Pasquier. Pas une fatalité mais l’occasion d’un nouveau rebond où les valeurs du monde de l’ovalie, autre moteur du fondateur, président du Cos Villers Rugby, s’affirment comme des piliers solides tout comme la notion de marque employeur.
«On gagne toujours en maturité», même après quatorze ans d’existence ! Dans son bureau du siège de son groupe, rue du Bois de la Champelle sur le Technopôle de Brabois à Vandœuvre, Laurent Pasquier, pilote et fondateur du groupe Arketeam, spécialiste de l’information de gestion adaptée aux usagers et métiers, s’est pertinemment que les essais se doivent d’être continuellement transformés et que la mêlée est parfois difficile à tenir. Un peu logique pour ce passionné de rugby président du Cos Villers-Rugby (qu’il reprend en avril 2015 avec un autre chef d’entreprise local Pascal Gillet). L’univers de l’ovalie et celui de l’entrepreneuriat ne font qu’un dans l’approche managériale du pilote du groupe lorrain. Esprit d’équipe, engagement, transparence, proximité, qualité, ces cinq valeurs il les brandit et les défend farouchement. Elles semblent lui être salutaires et il n’en changerait pour rien au monde tout en continuant à les améliorer, les adapter notamment aux évolutions sociétales que connaît aujourd’hui l’univers de l’entreprise avec en première ligne les difficultés de recrutement. En juin 2021, Arketeam en développement continue (9,4 M€ de CA en 2021), notamment depuis le rachat de la société francilienne Addenda Software lui permettant un véritable ancrage en région francilienne, subit une cyberattaque ultraviolente. Après plusieurs mois de remise à flot et une forte implication des équipes, le navire repart et reprend son cap mais la charge émotionnelle intense laisse des traces. Additionnée aux dommages collatéraux liés à la crise de la Covid-19 et aux changements de paradigme de certains collaborateurs, Arketeam doit faire face à un important «big-quit», cette fameuse grande démission (phénomène bien présent outre-Atlantique) est loin d’être un leurre.
Un pôle RH renforcé
Une vingtaine de personnes, sur la centaine présente répartie sur les quatre sites du groupe (Nancy, Nantes, Lille et Paris), quittent l’entreprise. Les raisons, elles sont multiples et parfois difficilement explicables. «Depuis sa création, l’entreprise a connu une forte croissance qui n’a été possible qu’avec un degré d’exigence important. La surcharge de travail, la charge émotionnelle expliquent, en partie cette situation.» De quoi déstabiliser l’entreprise, pour un temps. «Après cette vague de départ important, nous sommes repartis sur de nouvelles ressources.» Pas facile à trouver et à fidéliser. Le pôle RH est renforcé, la notion de marque employeur n’est pas un simple label marketing. «Nous fonctionnions comme une TPE et une start-up. Aujourd’hui, l’entreprise est plus structurée sur ces champs internes en proposant notamment une charge émotionnelle supportable tout en faisant face à une évolution inflationniste au niveau des salaires.» En termes de recrutement, le secteur où évolue Arketeam est tendu (un peu comme partout d’ailleurs : NDLR), les compétences s’arrachent parfois à prix d’or. «Nos métiers fonctionnent avec des cerveaux. 70 % de nos charges, c’est la masse salariale.» Il est certain que la surenchère aujourd’hui présente ne pourra durer éternellement, «quoi qu’il arrive, il faut avancer et surtout demeurer compétitif.» Le management de proximité s’affiche comme un salut. Laurent Pasquier a mis en place des «Arketeam Lab’s» comme il les définit, «des rencontres collaboratives où tout le monde peut s’impliquer.» Cette culture d’entreprise déjà bien présente, genre appartenance, semble devoir s’adapter à un mouvement sociétal plus qu’émergeant et à ne surtout pas minimiser. Vaut mieux en prendre conscience...
Cos Villers-Rugby, toujours de l’avant
En Fédérale 3 cette année, quatre montées en six ans, joli parcours et cela ne devrait pas s’arrêter là ! Fédérale 2, Fédérale 1, Nationale 1 et 2, Pro D2 et Top 14. Les échelons sont encore nombreux mais la dynamique est là. En avril 2015, Laurent Pasquier reprend le Cos Villers Rugby avec une volonté farouche de «faire du rugby un véritable moteur dans l’agglomération nancéienne en termes de valeur et d’ouverture sur le monde et notamment sur le monde de l’entreprise», assurait le passionné d’ovalie lors de la reprise du club. Le nombre de licenciés l’atteste aujourd’hui, plus de 200 (dont plus d’une centaine à l’école de rugby). Les essais réussis commencent à se transformer.