Ardennes: deux ans requis contre Nordahl Lelandais pour agression sexuelle

Deux ans de prison ont été requis lundi à l'encontre de Nordahl Lelandais, déjà condamné à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys, devant le tribunal de Charleville-Mézières, pour une agression sexuelle sur l'une...

Nordahl Lelandais, au palais de justice de Chambéry, le 4 mai 2021, lors de son procès pour le meurtre du caporal Arthur Noyer en 2017 © PHILIPPE DESMAZES
Nordahl Lelandais, au palais de justice de Chambéry, le 4 mai 2021, lors de son procès pour le meurtre du caporal Arthur Noyer en 2017 © PHILIPPE DESMAZES

Deux ans de prison ont été requis lundi à l'encontre de Nordahl Lelandais, déjà condamné à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys, devant le tribunal de Charleville-Mézières, pour une agression sexuelle sur l'une de ses petites-cousines, alors âgée de 14 ans.

M. Lelandais, 40 ans, nie les faits qui remontent à 2017, avant le meurtre.

Une inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes) a également été requise, ont indiqué les avocats de la victime et de la défense à l'issue de l'audience qui se tenait à huis clos. La décision doit être rendue le 12 janvier. 

"Sans grande surprise", le prévenu "a eu une attitude de dénégation systématique avec un caractère relativement à l'aise au début de l'audience, qui s'est tendu au fil des débats", a relaté l'avocat de la victime, Me Arnault Monnier. 

"Il a été particulièrement désagréable sur un plan personnel par rapport à ma cliente, allant jusqu'à remettre en cause son chagrin, puisque les faits s'inscrivent lors de l'enterrement de son père, ce qui rajoute de la douleur à la douleur", a-t-il ajouté, décrivant un prévenu "froid" et "dédaigneux".

Parole contre parole

Le tribunal avait jugé le huis clos nécessaire "pour la sérénité des débats", en raison de la minorité de la victime au moment des faits et de son jeune âge encore aujourd'hui. Le procès a duré presque six heures. 

"Chacun est resté sur ses positions, lui il continue à nier comme depuis le début de ce dossier", a déclaré l'avocat de la défense, Me Mathieu Moutous. "C'est un cas de parole contre parole."

Entouré de quatre policiers encagoulés, l'ancien militaire est apparu droit dans le box des accusés, carrure imposante dans un sous-pull gris clair au col camionneur, cheveux courts et barbe grisonnante de quelques jours. 

L'ancien maître-chien, resté impassible à l'ouverture de l'audience, était jugé pour "agression sexuelle imposée à une mineure de moins de 15 ans" et "menace ou acte d'intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte". 

Les faits jugés remontent au 16 mars 2017, alors que la victime avait 14 ans. L'adolescente affirme avoir subi des attouchements, sur les fesses et la poitrine, selon la présidente du tribunal, puis le prévenu aurait menacé de la tuer si elle disait quelque chose.

- "Pas une once de compassion" - 

Le prévenu a déjà été condamné en février 2022 par la cour d'assises de l'Isère à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une mesure de sûreté de 22 ans pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys, 8 ans, lors d'une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère).

Il était également jugé pour des agressions sexuelles sur deux petites-cousines de 4 et 6 ans au cours du même été 2017.

Il avait reconnu le meurtre et ces attouchements, filmés avec son téléphone alors que les fillettes dormaient. Après la projection de ces vidéos au procès d'assises, il a admis des penchants "pédophiles".

Nordahl Lelandais avait aussi été condamné en mai 2021 à Chambéry à vingt ans de réclusion pour le meurtre du jeune caporal Arthur Noyer qu'il avait pris en stop à Chambéry en avril 2017.

Il n'a pas fait appel de ses condamnations.

L'avocat de la victime a fait part "d'une certaine culpabilité" chez sa cliente. Les faits jugés étant "les premiers de 2017, elle se dit que, peut-être, si elle avait parlé avant, tout ça ne serait jamais arrivé".

Lundi, Lelandais "n'a pas lâché une once de compassion", il reste "sur la thèse du complot familial", a regretté Me Monnier. Sans "témoin direct" il estime "qu'il y a de la place au doute" mais "nous ne le pensons pas, le procureur ne le pense pas" et "nous espérons que le tribunal ne le pensera pas non plus", a-t-il lancé.  

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