Après un mauvais trimestre, Casino rabaisse ses prévisions financières pour 2023

Le distributeur Casino, qui se débat avec son endettement et est entré fin mai dans une conciliation pour tenter de le renégocier, a annoncé mercredi une forte baisse de ses ventes en hyper et supermarchés au...

Un supermarché Casino, le 5 juillet 2023 à Ploubalay, dans les Côtes-d'Armor © Damien MEYER
Un supermarché Casino, le 5 juillet 2023 à Ploubalay, dans les Côtes-d'Armor © Damien MEYER

Le distributeur Casino, qui se débat avec son endettement et est entré fin mai dans une conciliation pour tenter de le renégocier, a annoncé mercredi une forte baisse de ses ventes en hyper et supermarchés au deuxième trimestre, affaiblissant ses prévisions financières pour l'année.

Des négociations intenses occupent le groupe depuis des semaines, des offres de reprises concurrentes ayant été faites par le duo de milliardaires Kretinsky-Ladreit de Lacharrière et par le trio Niel-Pigasse-Zouari.

Casino emploie 200.000 salariés dans le monde dont un quart en France.

Sans attendre la publication officielle de ses résultats financiers le 27 juillet, le groupe français a dévoilé une estimation provisoire de son chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre qui s'annonce en forte baisse en France, surtout dans les grandes surfaces.

Le chiffre d'affaires France est estimé à 3,6 milliards d'euros hors taxes, en baisse de 8,9% par rapport au deuxième trimestre 2022 (3,954 milliards).

Ce sont les hyper et supermarchés qui sont en forte perte de vitesse, avec des reculs du chiffre d'affaires de 17,1% et 13,9%, respectivement, à périmètres comparables par rapport au même trimestre de l'an dernier. Une chute mise sur le compte, notamment, "des baisses de prix".

A l'inverse, les enseignes parisiennes et de proximité (Franprix, Monoprix...) devraient voir leur chiffre d'affaires augmenter de 2,6% sur le trimestre, à périmètre comparable.

La conséquense globale est que la rentabilité chute fortement. L'indicateur de choix, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), après loyers payés, est désormais prévu pour la France sur l'année "inférieur à 300 millions d'euros", "contre 440 millions d'euros dans le plan d’affaires présenté au marché le 26 juin 2023", indique le groupe. Cet indicateur de rentabilité est même estimé négatif sur le premier semestre.

Un "accord de principe avec les principaux créanciers sur la restructuration de la dette financière" doit être conclu au plus tard le 27 juillet 2023, indique le groupe dans son communiqué. Ainsi, "les conciliateurs ont sollicité des parties prenantes la remise d’offres révisées au plus tard le 14 juillet 2023 à 21h", a-t-il ajouté.

Ces offres seront examinées lundi 17 juillet par la direction et par les créanciers du groupe, qui sont de grandes banques françaises et européennes, des fonds d'investissements et des acteurs institutionnels.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a pris pour la première fois la parole mardi sur le sujet, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, et indiqué que l'Etat veillerait à "la solidité du projet industriel" et à l'avenir des 50.000 salariés du groupe" en France.

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