Après les porcs, les highland bio

Grégory Delassus, son EARL et son AMAP font partie des pionniers de l’agriculture biologique et de la vente directe de viande…

A Moustier-en-Fagne dans l’Avesnois. Grégory Delassus a conclu un bail environnemental avec le conseil général.
A Moustier-en-Fagne dans l’Avesnois. Grégory Delassus a conclu un bail environnemental avec le conseil général.
D.R.

A Moustier-en-Fagne dans l’Avesnois. Grégory Delassus a conclu un bail environnemental avec le Conseil général.

Avant, aux Gillettes, à deux pas de la frontière belge et de l’Helpe Majeure, s’étendait une ferme laitière de 80 hectares. L’exploitant a pris sa retraite. Ces lieux isolés et verdoyants sont situés à Moustier-en-Fagne, entre Eppe-Sauvage et Wallers-en-Fagne. «En 2010, le Conseil général a racheté cette zone Natura 2000, enclavée dans la forêt et classée aujourd’hui dans les espaces naturels sensibles. En août 2012, j’ai pu m’installer sur 50 hectares dans le cadre d’un bail environnemental.», explique Grégory Delassus.

Depuis, dans ce coin de nature préservé, il fait paître une quarantaine de vaches highland venues d’Ecosse, d’Allemagne ou des Ardennes belges. Ce troupeau, constitué en 2005, compte aujourd’hui, avec sa «suite» − c’est-à-dire taureaux, veaux, bœufs − environ 120 animaux. Début mai, des naissances étaient attendues.

 Deux circuits. Grégory Delassus, 36 ans, à la tête d’une EARL (entreprise agricole à responsabilité limitée) créée à Borre dans les Flandres françaises, a ainsi développé son activité, à l’enseigne de la Ferme du Beau Pays, tout en restant fidèle à l’agriculture biologique et à la vente directe.

Depuis 2000, non loin d’Hazebrouck, il élève des porcs en bio et commercialise leur viande selon deux circuits : une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), lancée en 2009, qui compte une centaine de familles fidèles, et sa boucherie située dans les halles de Wazemmes, à Lille, ouverte en 2011.

 Une race rustique. Pourquoi des highland ? Ces vaches sont très reconnaissables à leurs longs poils (marrons ou noirs), leurs grandes cornes et cette allure de «gros nounours». «Mes clients ont souhaité avoir de la viande de bœuf, en plus du porc, et j’avais déjà à Borre un atelier de découpe, les animaux étant abattus à Valenciennes. J’ai découvert cette race rustique, tout terrain, bien adaptée à une zone sensible, facile à élever en bio, qui vit longtemps et donne une excellente viande.»

Il précise que le Conseil général, propriétaire donc des terres des Gillettes, a été séduit par sa démarche.

 Unique dans le Nord. La Ferme du Beau Pays, partagée entre les Flandres et l’Avesnois, terre de bocage et d’élevage, constitue sans doute un cas unique dans le département. Grégory Delassus, tout à ses activités d’élevage, de transformation, de vente directe et de gestion de son équipe, le reconnaît mais préfère simplement dire qu’il vit et travaille dans une certaine logique. Après sa formation agricole classique, il s’est spécialisé dans le bio en Bretagne avant de travailler au Gabnor (Groupement des agriculteurs biologiques du Nord-Pas-de-Calais). Et puis, il a créé cette ferme qui compte aujourd’hui deux sites d’élevage bio.

www.fermedubeaupays.fr