Après la Serbie, Xi Jinping arrive en Hongrie, autre pays ami
Après avoir été reçu mercredi avec tous les honneurs en Serbie, le président chinois Xi Jinping est arrivé dans la soirée en Hongrie pour...
Après avoir été reçu mercredi avec tous les honneurs en Serbie, le président chinois Xi Jinping est arrivé dans la soirée en Hongrie pour renforcer des liens déjà étroits.
Le chef d'Etat chinois entame l'ultime étape de sa tournée en Europe, où il ne s'était pas rendu depuis 2019.
"Sommet sino-hongrois, nous sommes prêts", avait écrit plus tôt sur les réseaux sociaux le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, qui accueille son homologue jusqu'à vendredi.
Accueilli avec faste à Paris, Xi Jinping avait toutefois eu des échanges francs avec le président français Emmanuel Macron sur les différends commerciaux ou les liens Pékin-Moscou, vus avec suspicion par les Occidentaux sur fond de guerre en Ukraine.
Mais la Serbie, puis la Hongrie - membre de l'Union européenne - entretiennent des relations proches avec la Russie et la Chine.
Le géant asiatique a investi des milliards d'euros dans les deux pays, notamment dans les secteurs minier et manufacturier pour l'un, dans les batteries et véhicules électriques pour l'autre.
Signe de la solidité des relations Pékin-Belgrade, les deux pays ont signé l'an passé un accord de libre-échange.
Accompagné de son épouse Peng Liyuan, Xi Jinping a été accueilli mercredi par le président serbe Aleksandar Vucic sur tapis rouge.
Les dirigeants ont ensuite salué une foule de milliers de Serbes enthousiastes agitant des drapeaux des deux pays, selon la télévision officielle chinoise CCTV, qui parle de 15.000 personnes.
Aleksandar Vucic a souhaité la bienvenue à son hôte et l'a qualifié "d'ami de la Serbie". "Le respect et l'amour qu'il trouvera ici, dans notre Serbie, il ne les trouvera nulle part ailleurs", a-t-il lancé d'après la chaîne étatique serbe RTS.
Bombardement
S'adressant à la foule, le responsable serbe a ensuite déclaré: "Nous avons une position claire et simple en ce qui concerne l'intégrité territoriale de la Chine. Oui, Taïwan est la Chine".
Une déclaration qui a semblé ravir Xi Jinping, car la plupart des dirigeants européens, même si leurs pays ne reconnaissent pas Taïwan, s'abstiennent d'ordinaire de tenir des propos similaires de manière aussi affirmée.
La Chine a intensifié ces dernières années la pression sur Taïwan, île qu'elle n'a pas réussi à conquérir depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Au début de leur entretien bilatéral, Xi Jinping a indiqué à Aleksandar Vucic qu'il existait "un fort sentiment d'amitié" entre leurs deux pays.
Ils ont ensuite signé une déclaration sur la consolidation de leurs liens diplomatiques et assisté à la présentation de diverses promesses commerciales comme l'achat de trains chinois, l'ouverture de nouvelles liaisons aériennes et l'augmentation des importations de produits serbes.
Xi Jinping a été raccompagné devant son avion par M. Vucic qui lui a longuement serré la main.
Sa visite à Belgrade coïncidait avec le 25e anniversaire du bombardement américain de l'ambassade de Chine à Belgrade, qui avait fait trois morts le 7 mai 1999.
Le bâtiment avait été touché durant la campagne militaire de l'Otan contre des cibles serbes pendant la guerre du Kosovo.
Revenant sur cet événement dans un article publié mardi dans le quotidien serbe Politika, Xi Jinping a écrit que l'Otan avait "bombardé sans vergogne" l'ambassade et promis que son pays ne "permettra jamais" que cette "tragédie" se reproduise.
Grand honneur
Devant la presse, il a encore appelé mercredi la Chine et la Serbie à "soutenir fermement les intérêts fondamentaux de l'autre".
La Serbie défend les revendications de la Chine sur Taïwan. En retour, Pékin soutient Belgrade sur le Kosovo, territoire ayant proclamé son indépendance mais au statut contesté.
"La Chine soutient la Serbie (...) dans ses efforts pour sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale sur la question du Kosovo", a souligné mercredi le président chinois.
"Pour la Serbie, il s'agit sans aucun doute de l'une des visites les plus importantes", déclare à l'AFP Marko Tmusic, professeur de sciences politiques à l'université de Belgrade.
"Etre "côte à côte" avec la France - avec laquelle la Chine célèbre 60 ans de relations diplomatiques - et la Hongrie est un grand honneur", ajoute-t-il.
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