Apprivoiser les nouveaux outils commerciaux
À l’occasion de la 12e édition du Mois de la création, la Machinerie et Somme initiative ont présenté à des porteurs de projetz la CoBoutique et le financement participatif. Deux éléments qui permettent de démarrer plus sereinement.
Le Mois de la création et de la reprise d’entreprise, organisé par le réseau J’entreprends en Somme, a mis en place une trentaine d’ateliers à destination des porteurs de projets ou des jeunes entrepreneurs. Une occasion unique de se familiariser avec des procédés, initiatives ou outils qui facilitent ou aident ces néo-chefs d’entreprises à construire plus sereinement leur activité. Cette année, 2 000 personnes ont consulté le service La première démarche. Un sur trois créera son activité dans les deux années qui viennent, avec une pérennité de 80% sur trois ans et 75% sur cinq ans.
Tester un produit
« Pour beaucoup d’entrepreneurs, le fait de ne pas pouvoir tester un produit avant de lancer une production à grande échelle était un véritable problème », énonce Claire Hardy, coporteuse de la CoBoutique au sein de la Machinerie. « Nous avons alors eu l’idée d’étendre l’esprit du coworking en développant une réponse adaptée grâce à une boutique partagée, mise à disposition des porteurs de projets le temps d’un événement ou de plusieurs mois », ajoute-t-elle. La CoBoutique, implantée dans le quartier Saint-Leu, est un lieu de 18 m2 où les porteurs de projets peuvent éprouver grandeur nature leurs produits, leurs prix ou même leurs concepts. Première à avoir expérimenté cette formule, Émilie Rousseaux, créatrice de la marque Mileo, qui, en décembre 2014, a investi la CoBoutique avec des accessoires et des éléments de décoration. Pendant deux semaines, la boutique a comptabilisé 300 visites, bénéficié d’une couverture médiatique importante et a permis à la créatrice de tester en direct ses produits. « Les premières expériences à la CoBoutique ont mis en avant l’importance de savoir gérer son temps, son budget, mais aussi la nécessité de travailler des éléments de langage pour se vendre », constate Claire Hardy. La CoBoutique, dont le bail est assuré par la Machinerie, se veut un concept collaboratif où les partenariats et les échanges de compétences sont encouragés. La structure se veut également la plus flexible possible pour encourager les porteurs de projets à choisir cette expérience de « prototypage d’activité commerciale ».
Un prêt participatif
Autre outil présenté lors de cet atelier, le financement participatif développé par Initiative Somme via Tellement prêt, un site construit avec l’aide de la plate-forme Kiss Kiss Bank Bank. « Nous croyons fortement au développement de l’activité locale, avec un ancrage local, ce qui est encouragé par le financement participatif qui permet de prêter de l’argent à des porteurs de projet du territoire », explique Claudine Jacob-Ternisien, présidente d’Initiative Somme. Depuis sa création il y a deux ans, le site a traité 15 dossiers, dont toutes les collectes ont abouti. Avant d’être mis en ligne, les projets, qui ont des besoins de financement de 1 000 euros en moyenne, sont validés par l’association, ce qui apporte une caution solide. « Tellement prêt propose un prêt à taux zéro, les particuliers peuvent participer à hauteur de 20 à 4 000 euros. De son côté, le porteur de projet a 90 jours pour récolter la somme demandée. Ensuite, il s’engage à rembourser les participants sur 36 mois maximum », poursuit-elle. La Somme est un département généreux, avec une contribution moyenne de 220 euros. « Le financement participatif est un élément accélérateur pour entrer sur le marché. Les contributeurs deviennent ensuite des ambassadeurs du projet et de futurs clients. Ils sont partie prenante de l’initiative et entretiennent une relation forte avec l’entreprise », conclut Claudine Jacob-Ternisien.