Appel pour sauver Compétences

 

L’association a une vraie utilité, a assuré Jérôme Bignon, ancien député de la Somme et co-fondateur de Compétences pour l’entreprise, lors de son assemblée générale. Comme je l’ai entendu tout à l’heure, elle a une vraie mission de service public. C’est la solution pour tous ceux qui veulent créer dans le Vimeu. Ils sont créateurs d’emplois et de richesse. Cet appel à cotisation est une question de survie et c’est maintenant qu’il faut le faire. »
En particulier à cause de la difficulté de monter des dossiers de subventions et de leur versement toujours plus tardif, l’association, qui enregistrait fin 2013 un déficit de 7 422,19 euros est donc menacée : « Nous sommes régulièrement suivis par les banques quand on en difficulté, a modéré Bernard Davergne, conseiller général de Moyenneville. Elles ne veulent pas mettre en péril les associations. »

« Traçabilité kafkaienne »
« La cotisation est de 60 euros, a rappelé sa présidente, Sabrina Holleville. La vie de l’association est en jeu. » Lors de son bilan 2013, elle a rappelé que le rôle de Compétences pour l’entreprise était de conseiller, d’accompagner et de pérenniser les entreprises avec « passion et désintérêt ». La création, elle l’a qualifiée de « véritable parcours du combattant ». Pour elle, le créateur doit être « multitâche » et doit faire face à une « traçabilité kafkaienne ». Début 2014, des actions de formations ont été mises en place à destination des créateurs à jour de leur adhésion. La première a eu pour objet les techniques de commercialisation. La seconde, qui portera sur le statut social du dirigeant d’entreprise est prévue le 23 juin prochain : « La création doit rester une passion, a-t-elle continué. Dans ce contexte de crise, les créateurs préfèrent générer leurs salaires plutôt que d’être au chômage. Créer permet de sortir de la morosité ambiante et de l’assistanat généralisé. »

Les créations 2013
Concernant les créations 2013, 244 personnes ont été reçues et 233 projets présentés, 68 ont été concrétisés d’autres étaient en attente : 34 comme autos-entrepreneurs, 12 comme autosentrepreneurs en complément d’un emploi et 22 sous des autres formes juridiques (EI, EURL, SARL…). La majorité des personnes reçues étaient âgées entre 25 et 45 ans, 152 étaient des hommes, 105 avaient une qualification d’ouvriers qualifiés. Enfin, 74 étaient demandeurs d’emplois depuis plus d’un an, 53 étaient gérants et 53 salariés.
L’été dernier, Jean-Marie Geoffroy, qui vit à Ault, a créé sa société JMG Organisation grâce au savoir-faire de l’équipe de l’association qui lui a permis de simplifier le montage de son activité et de bénéficier de l’Accre. Il donne des conseils aux entreprises pour améliorer leur activité : « Je leur fais des propositions d’accompagnement sur la prévention des risques, la productivité et sur les certifications qualité. Même dans les entreprises qui se portent bien, il y a toujours des améliorations à apporter notamment sur l’organisation des flux, l’identification des gaspillages… Ma charge de travail s’étend déjà sur une année. » Jean- Marie Geoffroy travaille aussi pour un cabinet européen et intervient en Tunisie.