Stratégie
Apegelec Industrie en route vers une entreprise 4.0 à Saint-Quentin
Située à Saint-Quentin depuis 45 ans, la société Apegelec Industrie, spécialisée dans la fabrication d’armoires électriques, a pris le virage de l’entreprise 4.0. Depuis le lancement de sa nouvelle stratégie, en 2013, ses activités comme son portefeuille client se sont diversifiés et ses installations modernisées. Zoom sur cette entreprise dont le regard est tourné vers le futur.
« Quand je suis arrivé en 2013, la société était moribonde. Nous sortions de la crise de 2009 et Apegelec Industrie avait beaucoup de dettes ainsi qu’un passif très lourd sur le volet social. Pour remonter la pente, il nous fallait trouver une nouvelle stratégie »,introduit Thierry Favrez, Directeur général d’Apegelec Industrie, spécialisée dans la fabrication d’armoires électriques, à Saint-Quentin.
Une stratégie que le chef d’entreprise trouve dans son expérience dans le monde de la robotique. Le projet est lancé : Apegelec se tourne vers l’industrie du futur, l’industrie 4.0, en robotisant et digitalisant.
Un million d’euros est alors investi sur cinq ans. Ainsi, la société peut se vanter d’être équipée de robots de découpe, de fixation, de perçage, mais également de robots qui amènent les pièces aux salariés, parmi bien d’autres innovations.
La prochaine en date concerne d’ailleurs le câblage automatique. « L'idée est que le câblage des armoires électriques soit fait par un robot. Les opérateurs relieront les câbles via un logiciel sur ordinateur, puis le robot exécutera. Grâce à cela, nous sommes plus productifs, nos salariés montent en compétences et évitent les tâches répétitives », poursuit Thierry Favrez.
La formation, fer de lance de cette transformation
Au-delà de sa robotisation/ digitalisation, l’entreprise a évolué sur d’autres aspects. À commencer par ses activités qui se sont développées. Aujourd’hui, Apegelec propose la fabrication d’armoires électriques, mais intervient également dans le domaine de la robotique et de la maintenance.
Côté commerce, elle a étoffé son portefeuille client. « Auparavant, nous traitions beaucoup avec le monde de l’automobile et nous pâtissions de son état de santé. Nos clients sont maintenant une centaine et dans de nombreux domaines comme les énergies renouvelables, la défense, les transports… », liste Thierry Favrez.
« Nous entendons souvent dire que les robots vont venir remplacer les humains, mais ce n’est pas vrai. La preuve, nous sommes passés de 50 salariés à 87. L’innovation vient transformer les postes et c’est pour cela que la formation est au cœur de notre stratégie », précise le directeur général.
Et preuve, en 2018, l’entreprise a sorti 200 000 euros de sa poche pour la formation de ses salariés. En 2019, ce budget représentait 150 000 euros (2020 et 2021 ayant été des années à part pour cause de Covid). Un changement de stratégie qui porte ses fruits. En effet, le chiffre d’affaires, qui s’établissait autour de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, il y a encore quelques années, a doublé en 2021, pour atteindre près de 11 millions d’euros.
Un territoire dynamique
« Nous avons de la chance d’être sur un territoire dynamique, en proie à l’industrie. L’agglomération de Saint-Quentin a toujours été là pour répondre à mes questions et me proposer de l’aide. Le Conseil régional également », se réjouit Thierry Favrez.
L’entreprise a d’ailleurs profité du dispositif Industrie du futur et a ainsi obtenu quelques subventions pour certains de ses investissements. « Nous avons un autre outil très pratique sur le territoire qui s’appelle HDFID, qui accompagne les entreprises et les start-up. Tout un réseau a été créé qui nous met en relation avec d’autres entrepreneurs selon nos besoins »,
conclut le Directeur général. Dans ce sens, l’entreprise devrait prendre un nouveau grand tournant en 2022, à la suite de sa rencontre avec des acteurs du monde de la réalité augmenté. Affaire à suivre.