Bilan 2022

Année record pour le terminal méthanier de Dunkerque

2ème plus important d’Europe continentale après Barcelone, le terminal méthanier de Dunkerque est entré en exploitation commerciale en 2017. D’une capacité de stockage de 13 milliards de m3/an de GNL (Gaz Naturel Liquéfié), il a réalisé en 2022 une année record avec 143 navires accueillis. Le conflit en Ukraine qui a entraîné l’arrêt des importations de gaz russe en Europe en est la principale raison.

Le terminal méthanier est implanté à l'avant-port ouest de Dunkerque.
Le terminal méthanier est implanté à l'avant-port ouest de Dunkerque.

«Cinq ans seulement après sa mise en exploitation, notre terminal est devenu un outil majeur au service de la sécurité d’approvisionnement en gaz des Français et plus généralement des Européens puisqu’il est également relié au réseau gazier belge, à partir duquel il dessert d’autres pays. C’est une fierté pour moi et pour mes équipes d’exploitation et commerciales», commente en préambule Olivier Heurtin, président de Dunkerque LNG, propriétaire du terminal, dont l’actionnaire de contrôle est le groupe belge Fluxys, également à la tête du terminal méthanier de Zeebrugge. «En 2022, 30% de la totalité du gaz consommé en France et en Belgique provenait de notre terminal».

Cette très bonne santé est une conséquence de la guerre qui sévit en Ukraine, laquelle a entraîné un arrêt des importations du gaz russe en Europe. En 2022, le terminal a ainsi accueilli 143 méthaniers en provenance d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Amérique ou encore de Norvège, soit 12 à 14 par mois, «une cadence inédite à laquelle nos équipes ont dû s’adapter», précise Olivier Heurtin. «Dans le même temps, nous avons pu augmenter notre capacité d’émission sur les réseaux français et belges de 10% grâce à des optimisations techniques».

Pour 2023, les perspectives restent globalement très positives. Même si les températures clémentes de cet hiver couplées aux incitations à la sobriété énergétique ont fait chuter la consommation de gaz en France et en Europe d’environ 15%. «Cela a occasionné une petite baisse d’activité en mars et en avril mais depuis, nous sommes repartis sur les niveaux que nous avons connus en 2022», se satisfait Olivier Heurtin.

Diversification dans le carburant GNL

Acteur énergétique de premier plan, le terminal a fait le choix d’une diversification dans le GNL carburant, dès son entrée en fonctionnement, tablant sur un fort développement de ce carburant dit «de transition». «Il est, certes, issu des énergies fossiles, mais il ne dégage pas de soufre et émet 25% de moins de CO2 que les autres carburants», détaille le président. «Et malgré la forte hausse du prix du gaz, il reste économiquement intéressant». En 2021, le terminal a, ainsi, ouvert une baie d’avitaillement en GNL carburant d’une capacité de 3 000 camions par an. Celle-ci est utilisée par des poids-lourds fonctionnant au GNL ou bien, plus souvent, par des camions-citernes qui transportent du GNL pour alimenter des stations-services. 

En 2022, la baie a reçu 1 600 camions. «Nous sommes clairement sur une pente ascendante et donc en réflexion sur la possibilité d’ouvrir une deuxième baie à court terme», précise Olivier Heurtin, qui rappelle que le terminal s’est également ouvert au soutage marin, c’est-à-dire à l’approvisionnement en GNL des navires fonctionnant avec ce carburant lors de leur escale au port de Dunkerque. Une jetée permettant l’accueil de méthaniers avitailleurs de plus petite taille a même été construite dans cette optique. «Pour le moment, cela reste une activité annexe mais il est clair que de plus en plus de navires vont fonctionner au GNL plutôt qu’au fioul lourd pour des questions environnementales. C’est déjà le cas pour l’armateur français CMA-CGM qui, petit-à-petit, remplace sa flotte de porte-conteneurs. Il nous faut donc être prêts», conclut Olivier Heurtin.