Année record pour le groupe Ober

Avec vingt-et-un millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, Oberflex ne connaît pas la crise. «Il s’agit d’ailleurs du second meilleur exercice», confie Étienne de la Thebaudière, le patron du groupe Ober qu’il dirige depuis plus de vingt ans. Des résultats qui s’expliquent par des «marchés dynamiques tant en France qu’à l’export» pour l’aménagement de magasins, bureaux, hôtels, restaurants... Pour se développer, l’entreprise mise depuis toujours sur l’innovation avec un investissement annuel de 3 à 4 % de son chiffre d’affaires dédié à la recherche. À Longeville-en-Barrois, un laboratoire interne mobilise une équipe de R&D, mais également l’ensemble des cadres, tous impliqués. Les innovations peuvent être techniques ou esthétiques avec la mise sur le marché récente des panneaux micro-rainurés favorisant des motifs graphiques, classiques, personnalisables ou encore avec la finition anti-traces de doigt qui rencontre un vrai succès réduisant l’encrassement et l’usure due au nettoyage pour cette surface stratifiée. Les innovations favorisent l’émergence de teintes spéciales et de placages sur mesure. Autant d’innovations soutenues par le crédit impôt recherche dont profite le groupe à condition qu’aucun coup de rabot ne vienne mettre un point d’arrêt à ce dispositif «indispensable», selon la direction. Depuis un an, le groupe est accompagné par les designers de Normal Studio qui apporte «leur savoir-faire et un regard extérieur» pour rationaliser toutes les nouveautés.

Entreprise familiale et groupe en développement

Avec 130 salariés en Meuse, l’entreprise continue de recruter au grès des départs en retraite, sans difficulté depuis un an sauf pour les postes de certains cadres dont le responsable de la production. Le manque d’attractivité de la Meuse pèse inévitablement dans la balance contrebalancée par la taille humaine du site centenaire. Un argument mis en avant. «Oberflex reste avant tout une entreprise familiale», rappelle Étienne de la Thebaudière qui a dû faire des choix difficiles lors de son arrivée à la direction il y a deux décennies avec l’arrêt de l’activité de tranchage et placage fortement concurrencés à l’époque pour un recentrage sur la fabrication de panneaux stratifiés. Une orientation qui a permis à l’entreprise de croître et de se tourner dès 2006 vers une croissance externe avec l’acquisition de la marque Marotte, intégrée depuis au site meusien. Aujourd’hui le groupe s’appuie sur deux autres sociétés ! l’une en Tunisie «qui ne va pas très bien», compte tenu de l’instabilité politique et l’autre à Angers avec la marque Concrete LCDA achetée en 2017 et qui exporte 50 % de son chiffre d’affaires. «Nous sommes reconnus par nos clients, principalement par les architectes, pour notre offre en stratifié bois ou papier (Oberflex) mais aussi en béton allégé (LCDA), on peut donc imaginer que d’autres solutions soient prochainement intégrées à notre groupe. Des opportunités pourraient s’ouvrir en rajoutant de nouvelles matières», estime Étienne de la Thebaudière qui n’en dira pas plus.

Des investissements conséquents en 2025

En attendant une future acquisition, le groupe continue d’investir avec près d’un million d’euros engagés sur le site meusien avec l’achat de trois nouvelles machines. L’autre projet à l’étude s’oriente vers l’aménagement d’un champ photovoltaïque à deux pas de l’unité de production avec la volonté de développer l’autoconsommation. Et pour cause, l’année 2023 a été marquée par la hausse des dépenses énergétiques du gaz et de l’électricité qui s’est traduite par une facture de 1,1 million d’euros contre
890 000 en 2024. Ce projet stratégique devrait être arbitré au cours du premier trimestre et devrait aboutir avant la fin de l’année pour un investissement prévisionnel de 500 000 euros ; autant de projets synonymes de bonne santé économique pour ce groupe qui entend poursuivre sa croissance.