Année record en vue pour Eurasanté

Quinze ans après sa création, Eurasanté connaît depuis le début de l’année 2016, une activité sans précédent - le parc vient de dépasser les 3000 salariés. La preuve que les efforts et l’excellence de la filière santé régionale sont reconnues, selon ses responsables.

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D.R.

Aujourd’hui, le parc compte 3 000 salariés, au sein de 160 entreprises.

2016 s’annonce déjà comme une année record pour Eurasanté, que ce soit en termes d’activité ou de perspectives. «Nous avons connu des bonnes années, mais, désormais, nous n’avons plus que des très bonnes années, se félicite Didier Delmotte, le président d’Eurasanté. L’activité d’incubation est extrêmement riche cette année, avec un nombre record d’entrées. 34 projets sont en cours, c’est deux fois plus que ces deux dernières années. En tout, Eurasanté a incubé 126 projets, qui ont donné naissance à 65 entreprises, génératrices de 400 emplois, avec toujours une très grande diversité dans les activités.»

En parallèle des 8 créations d’entreprises enregistrées depuis le début de l’année, «du jamais-vu» pour l’incubateur d’Eurasanté, le parc d’entreprises qui lui est associé connaît lui aussi une activité sans précédent. Depuis janvier, il a compté 25 transactions immobilières, soit 15 implantations et 10 extensions, quand 2015 en avait vu 27. En tout, ce sont 4 612 m² qui sont nouvellement occupés sur le parc et qui s’accompagnent de la création de 100 nouveaux emplois, qui devraient être suivis de 100 nouveaux dans trois ans. Aujourd’hui, le parc compte 3 000 salariés, au sein de 160 entreprises. Et son dynamisme, ainsi que la qualité de la filière santé dans la région, attire des entreprises venues de loin. Nouvelles venues sur le parc, la Mutualité française vient d’y installer son nouveau siège régional, tandis qu’Alliancesoins y est venue depuis Valenciennes. De son côté, HSC Pharma, qui vient de rejoindre l’incubateur, est rennaise d’origine.

Viser la France et l’étranger. Attirer des entreprises de toutes les régions françaises, et même de plus loin encore, c’est bien désormais l’ambition d’Eurasanté. Le parc a candidaté à un nouveau label, qui recense les incubateurs nationaux à même d’accueillir des entreprises étrangères. «Sur 70 candidatures nationales, 40 ont été retenues, dont Eurasanté, se félicite Etienne machin, le directeur d’Eurasanté. Nous allons fournir un gros effort de communication à l’étranger, et deux profils se montrent déjà intéressés. Cela montre bien qu’il y a un réel élan vers nous.»

Candidature européenne. La filière sait en tout cas se montrer attractive dans les Hauts-de-France. Elle y abrite 1 010 entreprises et y emploie, directement ou non, 28 000 personnes, pour un CA total de 11,5 milliards d’euros. «C’est un chiffre qui nous place au troisième niveau national, derrière l’Ile-de-France et Rhône-Alpes», précise Etienne Machin. Un argument supplémentaire pour Eurasanté dans sa candidature pour faire de Lille le nouveau lieu d’implantation de l’Agence européenne du médicament appelée, Brexit oblige, à quitter un jour ou l’autre le sol londonien. Et pour les équipes dirigeantes du parc, c’est une évidence : Lille est le meilleur choix. «Nous avons pour nous l’histoire − puisque, lors de la création de l’agence en 1995, nous étions déjà dans les finalistes − et la géographie − puisque notre position au cœur de l’Europe, à deux pas de Bruxelles, est à nos yeux idéale pour ce type d’institution.» Soutenue par les élus, Eurasanté a donc fait savoir qu’elle était candidate… avant qu’un appel à candidatures n’ait été officiellement publié. Dossier à suivre, donc.

Bientôt un flagship. Enfin, toujours dans un souci de visibilité et de lisibilité, Eurasanté va enfin se doter d’un emblème identifiable. Éparpillé sur plusieurs sites, le parc manque cruellement d’un cœur. Ce sera bientôt de l’histoire ancienne, puisque Eurasanté s’apprête à investir 7 M€ pour la construction d’un bâtiment de 4 000 m², appelé à avoir de multiples fonctions. «Dans ce futur ‘hub Eurasanté’, seront hébergées les entreprises qui n’ont pas assez de place dans le bio-incubateur. Il comptera aussi un espace de coworking, un showroom technologique pour montrer nos réussites, et, surtout, une usine-école. Elle permettra de former des ouvriers qualifiés aux métiers de la fabrication et la maintenance dans les industries pharmaceutiques, où il y a un vrai besoin de main-d’œuvre qualifiée avec 1 500 postes à pourvoir.» Le projet est encore en phase de lancement, mais Eurasanté espère une livraison pour fin 2018 ou début 2019.