Comité Grand Lille à Dunkerque
Amorcer d’indispensables connexions entre les deux territoires
A l’occasion de son 30ème anniversaire, le Comité Grand Lille a déplacé sa séance plénière bimestrielle à Dunkerque. Accueillis à l’hôtel communautaire, plus de 250 représentants du monde économique de l’ensemble des Hauts-de-France ont amorcé ce qui pourrait devenir un axe de travail commun entre Lille et Dunkerque.
Jean-Pierre Letartre, président du Comité Grand Lille, n’a pas hésité à parler de «séance historique» lors de cette plénière qui se tenait pour la première fois à Dunkerque, à l’invitation de Patrice Vergriete, ministre délégué au logement et président de la Communauté urbaine. Une séance historique car devant poser les bases d’une collaboration inédite et indispensable entre la métropole lilloise et l’agglomération dunkerquoise à l’heure où celle-ci connaît un exceptionnel renouveau économique.
«On a passé beaucoup de temps à construire notre métropole de Lille, avec succès» a-t-il posé. «Aujourd’hui, événement majeur, on va verser 40 milliards d’euros d’investissements publics et privés en 10 ans à une heure de Lille grâce à la formidable réindustrialisation du territoire dunkerquois. Nous devons jouer le jeu, en tant que métropole, d’un territoire qui se modifie complètement et d’une façon inédite» a-t-il plaidé, ajoutant que, «40 milliards d’investissement, c’est plus structurant que le TGV Paris-Lille ou le Tunnel sous la Manche. Tous les acteurs politiques, du logement, économique et de l’éducation doivent se mobiliser pour être à la hauteur. L’époque n’est plus à rester sur son pré carré. Il nous faut coopérer». Et pour le président, cette coopération doit commencer par la façade maritime et le port de Dunkerque, qui a vocation à devenir le port de la métropole lilloise.
Essayer le modèle dunkerquois à plus grande échelle
Revenant sur l’expérience dunkerquoise, Patrice Vergriete a redit combien le «jouer collectif entre acteurs d’un même territoire» était indispensable, persuadé que cette politique, mise en place en 2014, avait conduit à la réindustrialisation du territoire dunkerquois, ce qui lui permet, aujourd’hui, de regarder l’avenir avec confiance. «Parce qu’ensemble, nous avons anticiper et construit les atouts pour aller draguer les industries de demain. Si on a réussi à Dunkerque, pourquoi ne pas essayer à une échelle plus large ?» a proposé le ministre, estimant que la métropole lilloise n’en était finalement pas une et qu’il fallait plutôt parler d’une métropole régionale qui associerait toutes les agglomérations qui la composent, allant du sud au nord du département.
Atouts du port de Dunkerque et projets de développement dans le conteneur pour attirer toujours plus de chargeurs des Hauts-de-France, construction de logements, montée en compétences des salariés et des entreprises, renforcement de l’intérêt des jeunes pour les métiers de l’industrie, développement de la mobilité, notamment par le rail, entre Lille et Dunkerque… tels sont les thèmes communs aux deux territoires qui ont été abordés lors de cette plénière. Riche en enseignement et en volonté d’aller de l’avant en ne laissant personne sur le côté, elle a été conclue par le romancier et académicien, Erik Orsena. Celui-ci a invité les participants à ne pas avoir peur de l’industrie et à se construire une nouvelle histoire ensemble sur la base de cette réindustrialisation qu’il voit comme une chance.