Micro-brasserie
Amiens : friche Cosserat, le brewpub La Filature prend son envol
Ouvert mi-septembre le brewpub La Filature incarne le renouveau de la friche Cosserat, à Amiens. Un concept qui regroupe une micro-brasserie, un bar et un restaurant.
« Cela faisait six ans environ que je mûrissais ce projet de brewpub », sourit Nicolas Prudhomme. Plus d’une décennie après ses débuts en biérologie, le voilà désormais installé au cœur du nouveau quartier de la Tisserie, à Amiens, sur l’ancien site de la manufacture Cosserat. Pour porter ce projet, l’entrepreneur s’est associé à Pauline Corme, avec qui il gérait déjà la Cave du Houblon, et Vincent Leulier, un ancien client, brasseur amateur passé professionnel.
Ensemble, ils ont créé le premier brewpub d’Amiens, un lieu multiple qui abrite une micro-brasserie, un bar et un restaurant. « C’est un concept très présent en Amérique du Nord qui me plaisait beaucoup. Contrairement à une microbrasserie pure, la bière produite ici est consommée à 90% sur place », explique Nicolas Prudhomme.
Un lieu ouvert à tous
Côté bar, La Filature propose entre six à huit bières maison et 15 tirages pressions pour offrir à ses clients une « diversité de saveurs », dont une bière sans alcool. Du cidre, une sélection de vins naturels, une limonade maison et des softs artisanaux viennent compléter la carte des boissons.
« Pour le restaurant, nous avons souhaité miser sur des plats simples mais savoureux, tous faits maison avec des produits locaux et de saison », détaille Nicolas Prudhomme qui est aussi à la tête du festival Amiens met la pression. Le midi, le brewpub mise sur une offre brasserie composées de trois plats au choix. Le soir, l’ambiance tire vers le pub avec du snacking gourmand.
« Les animations sont aussi très importantes, La Filature est un lieu convivial, familial et intergénérationnel », poursuit Nicolas Prudhomme. Il aimerait d’ailleurs mettre en place une soirée dédiée à l’impro et au stand-up en plus des animations musicales proposées le vendredi (DJ) et le week-end. Des concerts sont ainsi programmés le samedi et laissent place, de mars à octobre, à une ambiance guinguette le dimanche (à l’extérieur).
Être acteur des lieux
« La recherche du local a été longue parce que nous voulions avoir un coup de cœur. Par hasard, nous avons répondu à l’appel à projet lancé par le promoteur [ndlr, Réalités, en charge de la réhabilitation du site] sans connaître vraiment l’histoire des lieux », confie Nicolas Prudhomme. Happés par l’enthousiasme de Philippe Dessaint et Louis Teyssedou - deux passionnés de Cosserat - les trois associés ont été bouleversés par la charge historique du site. « J’ai appris que mes arrières-arrières grands parents avaient travaillé à la manufacture », sourit l’entrepreneur qui souhaite plus que jamais être partie prenante de la transformation du quartier.
« Nous sommes très impliqués dans ce projet, nous voulons offrir aux habitants de cette zone un véritable lieu de vie où ils puissent trouver une offre de qualité et accessible. C’est quelque chose qui n’existait pas ici », insiste celui qui accueille régulièrement des anciens de Cosserat. « Ils sont heureux de ce qu’est devenu l’endroit et cela nous rend très fiers », conclut Nicolas Prudhomme.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
Un décor à la mesure des lieux
Installée dans un ancien baraquement américain qui servit d’hôpital de campagne pendant la Première Guerre Mondiale avant d’être rapatrié sur le site de la Manufacture, la Filature se devait d’offrir un décor à la mesure de l’histoire des lieux. « Nous voulions un endroit qui rende hommage aux bistrots des années 30 et des estaminets du Nord » explique le cofondateur. Une mission délicate confiée à l’artiste et créateur de décor de théâtre amiénois Bertrand Siffritt. Pendant un an, ce dernier à chiné meubles et décoration avant de réaliser sur mesure le comptoir et l’ardoise monumentale.