Amiens : professions libérales, vers une nouvelle expérimentation

L'UNAPL, l'UAE et la conférence des Associations régionales agréées des professions libérales (ARAPL) ont décidé d'unir leurs forces et leurs compétences dans le cadre d'un partenariat visant à promouvoir l'entrepreneuriat et accompagner les porteurs de projets, dont les auto-entrepreneurs, pour l'exercice d'une activité libérale et les aider dans leurs démarches sur l'ensemble du territoire. 

Un partenariat mis en œuvre via une double convention nationale dont l'une vise à améliorer l'accueil, la formation, l'accompagnement et le développement des futurs professionnels libéraux et la seconde à sécuriser la démarche entrepreneuriale, au travers d'une aide pour toutes les formalités ayant trait à leur entreprise. 

La signature des ces conventions a eu lieu le 11 juillet à Bercy suivie d'une déclinaison en région. François Hurel, président de l'Union des auto-entrepreneurs et des travailleurs indépendants est revenu sur le régime de l'auto-entrepreneur que cet avocat de formation a créé en 2009. 

« C'est le régime le plus parfait. Personne n'a réussi à le reproduire. Il repose sur l'universalité, il est à la fois cumulatif, exclusif et alternatif et surtout sans risque. Quand on ne gagne pas, on ne doit rien. On a gommé le risque en effet en s'inspirant des pays anglo-saxons qui adorent les entrepreneurs. Et il y avait l'outil Internet qui allait avec, en trois questions vous étiez inscrits. Le succès fut immédiat. Il y avait 1 000 inscrits par jour à cette période et durant le Covid, plus de 3 500. Cela a bouleversé la société française. On a aussi parlé de concurrence déloyale, de faux entrepreneurs et de communautarisme. Mais le regard des Français sur le travail a changé depuis », raconte celui qui fut auparavant conseiller technique au cabinet de Jean-Pierre Raffarin, puis président du club Idées action de Loire-Atlantique et président du Forum international de l'entrepreneuriat de l'OCDE.

Un partenariat pour davantage de représentativité

Ogalia-OMGA de Picardie est le partenaire des professions indépendantes depuis plus de 40 ans. Il intervient dans le développement de l’usage de la comptabilité, l’assistance fiscale, l’aide à la gestion du cabinet libéral et la prévention des difficultés économiques et financières. Les ARAPL, créées dès 1978, accompagnent en effet les nombreuses mutations que rencontre aujourd’hui l’écosystème des professions libérales, dont la suppression de l’avantage fiscal accordé aux libéraux en contrepartie de l’adhésion à un organisme de gestion agréé, l'apparition de nouveaux métiers ou encore la digitalisation et essor de l’utilisation des data. 

« Nous apportons aux professions libérales un label de sécurisation fiscale. Nous avons un vrai savoir-faire que nous apportons au quotidien à nos ressortissants. Nous mettons en place un cycle de formation important à notamment toute une population de nouveaux adhérents qui est très intéressée par se former, être écoutée et se retrouver dans un groupe où on peut les aider dans leurs formalités. Les associations régionales accompagnent le professionnel libéral depuis l’idée du projet entrepreneurial jusqu’à sa concrétisation, pour rassurer, former, consolider et faire les bons choix dès le départ», rappelle Jean-Paul Eyraud, président de la Conférence des ARAPL dont le réseau réunit des spécialistes de l’activité libérale. 

Ce partenariat avec l'UAE et l'UNAPL vers une entreprise libérale engagée et performante, pour une labellisation des auto-entrepreneurs, une assistance aux formalités d'immatriculation et un Guichet unique des professions libérales est très attendu. « Les auto-entrepreneurs ont besoin d'exister, de vivre comme tout entrepreneur. Ils doivent pouvoir souscrire un crédit, louer un appartement sans se faire jeter dehors par le banquier, exhorte François Hurel. Aux États-Unis, il y a eu 2,8 millions d'indépendants en deux ans. En France, ils sont 400 000 par trimestre. C'est un vrai bouleversement. Ce partenariat va offrir plus de représentativité à ces personnes qui représente aujourd’hui 11% de la population active. Il en va de la crédibilité de ces auto-entrepreneurs qui sont des entrepreneurs à part entière. »