Formation

Amiens accueille le premier Diplôme universitaire dédié à la conduite de train

L’Université Picardie Jules Verne et la SNCF ont noué un partenariat inédit pour former des conducteurs de train. La première promotion compte six étudiants.

Michaël Lejeune et Benoit Ravichon entourés de la première promo du DU conduite ferroviaire. (c)Aletheia Press/ DLP
Michaël Lejeune et Benoit Ravichon entourés de la première promo du DU conduite ferroviaire. (c)Aletheia Press/ DLP

« Mon frère travaille aux ressources humaines à la SNCF. Nous discutions des besoins en recrutement et du manque de conducteurs de train. C’est comme ça que l’idée de créer un diplôme universitaire a germé », sourit Michaël Lejeune, responsable pédagogique du premier Diplôme universitaire (DU) en France dédié à la conduite ferroviaire au sein de l’université Picardie Jules Verne (UPJV). Avant cette rentrée 2023, les candidats étaient formés directement par la SNCF. « Le fait de proposer un cursus niveau bac va sans doute permettre de diversifier les profils. C’est intéressant pour la SNCF, mais aussi pour nous puisqu’avec cette formation nous proposons quelque chose de très professionnalisant », observe-t-il.

Pour la première promotion, sur 40 candidatures reçues, l’UPJV en a retenu six. « Il était hors de question d’intégrer des gens qui ne pourraient jamais devenir conducteurs de train. L’objectif est qu’ils soient tous en emploi après le DU. C’est pour cela qu’en plus d’un entretien, chacun a dû passer une visite médicale habituelle à la SNCF pour vérifier les aptitudes physiques et psychologiques », pointe Michaël Lejeune.

Un an pour devenir conducteur

Pendant cinq mois, les stagiaires – qui perçoivent une indemnité – vont aborder de nombreuses thématiques comme la signalisation, la sécurité, la gestion du stress et de la fatigue ou encore appréhender des notions d’électrotechnique et de mécanique. « Les enseignements universitaires vont plus se concentrer sur la théorie avec l’intervention d’un psychologue, d’un neurologue. En tant que formateur SNCF je vais accentuer la partie technique, tout en abordant un peu de théorie. Nous allons vraiment insister sur la sécurité qui est au cœur de notre métier », détaille Benoit Ravichon, conducteur de train depuis 23 ans et délégué à la formation depuis trois ans.

En plus de ces apprentissages, les futurs conducteurs ont déjà effectué deux semaines de stage. « On peut aussi bien commencer à 4 heures du matin qu’à 16 heures l’après-midi, il n’y a pas de routine », confie Pierrick Berthe, tout juste 18 ans, qui a toujours été attiré par l’univers ferroviaire. « J’aime le fait de bouger, de ne pas être sédentaire, d’appliquer des procédures », ajoute-t-il.

Les étudiants sont appelés à devenir conducteurs de train sur la ligne Paris-Calais. (c)Aletheia Press/ DLP

Un emploi quasi assuré

À l’issue des cinq mois à l’UPJV, les stagiaires seront intégrés à la SNCF. Après l’obtention de l’examen final, ils deviendront officiellement conducteurs de train sur la ligne Paris-Calais. « Pour être un bon conducteur de train, il faut être rigoureux, maîtriser parfaitement la sécurité mais aussi les risques pour pouvoir les éviter. L’année de formation leur permet de préparer sereinement l’examen », analyse Benoit Ravichon. Le formateur met en avant les avantages d’un tel cursus : « Après un an d’apprentissage, vous avez un métier dans une belle entreprise », souligne-t-il.

Une aubaine aussi pour les nombreux étudiants à l’université qui décrochent dès leur première année. « Pour l’instant, nous avons noué un partenariat avec la SNCF. Mais, à l’avenir, nous envisageons aussi de former des conducteurs de train pour d’autres sociétés ferroviaires » conclut Michaël Lejeune.