Alvance Aluminium Dunkerque ambitionne de verdir sa production

L’usine de production d’aluminium la plus importante d’Europe située aux portes de Gravelines a été rachetée en 2018 par le groupe familial britannique d’origine indienne GFG. Elle ambitionne désormais d’investir dans de nouveaux outils pour pouvoir produire un aluminium recyclé.

Rio Tinto. Aluminium Dunkerque. Route de la Ferme Raevel.59279 Loon-Plage.
Rio Tinto. Aluminium Dunkerque. Route de la Ferme Raevel.59279 Loon-Plage.

Depuis son implantation en 1992 sur un terrain du port de Dunkerque, l’usine de production d’aluminium, Alvance Aluminium Dunkerque (encore aujourd’hui la plus importante d’Europe) a vu quatre groupes se succéder à sa tête. Après plus de deux ans de mise en vente et alors que l’on craignait pour sa survie suite à la fin du contrat qui lui garantissait un prix d’électricité très avantageux auprès d’EDF, l’usine a trouvé preneur en 2018. Le groupe familial britannique GFG, très présent dans les secteurs de l’acier, de l’aluminium et de l’énergie, annonce alors un investissement de 2 milliards d’euros en France (dont une partie consacrée au rachat de l’usine gravelinoise) et la création de «milliers d’emplois» grâce à une diversification vers les produits avals, notamment pour le secteur automobile, déjà premier marché d’Alvance Aluminium Dunkerque et dont le poids devrait encore s’accroître du fait de l’augmentation de l’utilisation de l’aluminium au détriment de l’acier dans les véhicules pour en abaisser le poids. «Nos 650 salariés produisent 280 000 tonnes de barres et de lingots d’aluminium par an pour les marchés français et européen. Le projet du groupe était d’adjoindre une activité de laminage. Toutefois, cette activité demande une très haute qualification technique que nous ne possédons pas. Le groupe a donc décidé d’acquérir cette technicité par croissance externe. Il vient, à ce titre, de racheter une entreprise belge spécialisée et reconnue dans le laminage de l’aluminium. Ce n’est qu’une fois ce savoir-faire acquis et reconnu par nos clients que les investissements seront faits dans notre usine et l’activité déployée», précise Amélie Hennion, qui a pris la direction du site en juin 2020.

Déjà reconnu comme ayant une empreinte carbone très faible par rapport à celui produit par des entreprises concurrentes situées en Asie ou au Moyen-Orient, l’aluminium produit à Gravelines pourrait être encore plus vertueux d’un point de vue écologique d’ici quelques années. En effet, «pour répondre à une demande de plus en plus forte de nos clients, qui rejoint d’ailleurs nos propres aspirations, nous souhaitons produire aussi de l’aluminium recyclé, c’est-à-dire produit à partir de chutes d’aluminium ou de produits usagés, comme les canettes de boisson par exemple, précise Amélie Hennion. Cela demande de gros investissements car il faut des fours spéciaux et, en amont, il nous faut faire un tri minutieux entre l’aluminium pur récupéré et les produits, comme des encres ou des colorants, qui ont pu y être ajoutés pour son utilisation primaire». L’usine de Gravelines espère pouvoir produire 15 à 20 000 tonnes supplémentaires d’aluminium grâce au recyclage, pour lesquelles il lui faudra cependant trouver de nouveaux marchés.