Aluminium Dunkerque, un an après son rachat

Fin 2017, le groupe Rio Tinto annonçait vouloir se désengager de l’Europe et céder ses usines présentes sur le Vieux Continent. Au terme d’un long processus de négociation, un an plus tard, Liberty House Group se portait acquéreur d’Aluminium Dunkerque. Aujourd’hui, la direction est confiante en l’avenir et les embauches confortent cet optimisme.

En 2019, 40 millions d’€ ont été investis dont 50 % pour le remplacement des cuves à électrolyse.
En 2019, 40 millions d’€ ont été investis dont 50 % pour le remplacement des cuves à électrolyse.

Liberty House Group fait partie de GFG Alliance, un groupe ayant le même actionnaire, Sanjeev Gupta, et dont les compétences s’étendent à travers quatre groupes : Liberty pour la fabrication industrielle, Simec pour les services et les infrastructures, Wyelands pour la partie financière et Property qui concerne les bâtiments et l’immobilier. Une fondation d’utilité publique, GFG Fondation, est également présente afin de développer les compétences industrielles.

Depuis le rachat de l’entreprise, les résultats se sont maintenus dans un contexte qui n’était pas annoncé favorable. Le groupe Rio Tinto fonctionnait de manière centralisée. Il a fallu transformer les méthodes de travail afin d’acquérir de l’autonomie sur le site, ce qui a généré des embauches administratives : achats, comptabilité, informatique… De nouvelles fonctions mises en place ont également entraîné plus de responsabilités liées au développement durable, au recyclage, au développement de composants liés au secteur automobile.

En 2019, 40 millions d’euros ont été investis, dont 50% pour le remplacement des cuves à électrolyse et un peu moins de 50% pour l’entretien de l’outil de production, la différence se portant sur l’amélioration de ce dernier. Et 40 millions d’euros supplémentaires devraient être investis en 2020 afin de moderniser l’outil, améliorer les conditions de travail et le recyclage de l’aluminium. Sur cinq ans, c’est une centaine de millions d’euros qui seront investis. L’augmentation de la production est progressive : 15 000 t/an de métal supplémentaires devraient sortir des fourneaux à partir de 2022.

Les objectifs sont de croître en amont dans la fabrication de l’aluminium, en aval dans le rapprochement avec les clients et en externe dans le développement de nouvelles activités. Le groupe est en perpétuel mouvement et croissance.

Lors du rachat, le 14 décembre 2018, Aluminium Dunkerque comptait 560 salariés. Ils sont aujourd’hui 590, et Guillaume de Goÿs, le directeur général, annonce la création de 25 nouveaux CDI au cours de l’année à venir (20 personnes afin de pallier les départs en retraite et 5 personnes concernant le processus d’électrolyse)  : «D’ici 2022, 20% des effectifs, soit 120 personnes sur 600, pourront faire valoir leurs droits à la retraite. Il convient d’anticiper la transmission des savoirs et des compétences afin de ne pas être démunis.» Guillaume de Goÿs met l’accent sur les valeurs du groupe : «La motivation principale est l’esprit de famille : permettre le développement des personnes à travers un travail d’équipe qui permet d’atteindre des résultats ambitieux par l’entraide. En seconde place, on retrouve la stratégie à travers la durabilité : le développement durable est l’une de nos propriétés. Notre engagement public (pris le 10 juillet 2019 par convention liée à la CCI) est de réduire les émissions de carbone ainsi que la consommation d’eau dans le processus. En 2050, nous devrions atteindre un impact en CO2 neutre. En troisième position, notre leitmotiv est le changement : ne pas hésiter à se remettre en question, à aller à contre-courant, à nouer des partenariats, à faire preuve d’audace. Enfin, pour atteindre ces objectifs, nous nous appuyons sur nos quatre piliers : la sécurité par rapport aux hommes et aux femmes, l’engagement par rapport aux valeurs du groupe, l’excellence opérationnelle pour atteindre les résultats fixés et l’innovation pour développer notre esprit d’entreprendre.»