Alternative, simple «béquille» ou véritable solution ?

Avec la crise, les Sociétés coopératives de production sont revenues sur le devant de la scène. Souvent présentées comme une simple alternative pour la poursuite d’activité d’entreprises en difficultés (ce qui ne représente d’ailleurs que 5 % des Scop dans l’Hexagone), elles sont des entreprises à part entière mais avec une philosophie beaucoup plus sociale et indéniablement plus juste.

Moins de 5 % des Scop créées chaque année en France sont issues de redémarrages d’entreprises en difficultés. Le gros des troupes provient de créations ex nihilo d’entreprises (source : Confédération générale des Scop).
Moins de 5 % des Scop créées chaque année en France sont issues de redémarrages d’entreprises en difficultés. Le gros des troupes provient de créations ex nihilo d’entreprises (source : Confédération générale des Scop).
Moins de 5 % des Scop créées chaque année en France sont issues de redémarrages d’entreprises en difficultés. Le gros des troupes provient de créations ex nihilo d’entreprises (source : Confédération générale des Scop).

Moins de 5 % des Scop créées chaque année en France sont issues de redémarrages d’entreprises en difficultés. Le gros des troupes provient de créations ex nihilo d’entreprises (source : Confédération générale des Scop).

Scop…pour Société coopérative de production ! Depuis la crise et ses méfaits, elles sont remises en avant au coeur de l’actualité entrepreneuriale et souvent présentées comme une alternative pour la poursuite d’une activité en perdition par les salariés même de l’entreprise. Une idée reçue, car à peine 5 % des Scop créées chaque année sont issues du redémarrage d’entreprises en difficultés (source : Confédération générale des Scop). Ces sociétés coopératives, dont le mouvement remonte au XIXème siècle, ne se limitent donc pas à une simple «béquille» de la sphère économique ambiante car elles sont de véritables sociétés à part entière, mais leur grande particularité est d’arriver à allier Droit du Travail et Droit des Sociétés, du fait de leur composition de salariés-associés, avec un objectif ne se focalisant pas uniquement sur la notion de rentabilité et de productivité maximum. Dans une Scop, les salariés sont associés à 51 % au moins du capital et ont 65 % des droits de vote, ce qui change tout en matière de gouvernance d’entreprise et de transparence. Si une Scop peut accueillir des associés extérieurs, ces derniers ne peuvent détenir que 49 % du capital au maximum et 35 % des droits de vote. Un modèle économique et entrepreneurial jugé plus que viable par ses protagonistes car, loin des clichés qui collent encore à la peau de cette typologie de sociétés, les Scop n’en demeurent pas moins des entreprises à part entière avec une recherche de résultats et de profit.

2000 Scop dans l’Hexagone

«Elles sont présentes sur l’économie de marché et exposées pleinement à la concurrence. Elles sont confrontées à l’impératif de profitabilité. Mais ce qui les distingue c’est l’utilisation de leurs profits, tournés en priorité vers les salariés et la pérennité de l’entreprise sans oublier de rémunérer le capital», explique-t-on sur le portail de la Confédération générale des Scop (www.les-scop.coop). Dans l’Hexagone, 2046 Scop sont aujourd’hui répertoriées et elles emploient près de 42 200 salariés. Un chiffre en constante évolution depuis les mauvais vents conjoncturels. «198 nouvelles coopératives sont nées en 2011, créées par 1052 salariés-créateurs. C’est un chiffre supérieur à la moyenne annuelle sur les dix dernières années, 175 créations. Ces nouvelles coopératives proviennent principalement des créations ex nihilo d’entreprises (73 %) mais aussi des transmissions d’entreprises saines (11 %) et de transformations d’associations. Sur dix ans, ce sont près de 1750 nouvelles coopératives qui ont été créées avec l’appui du réseau Scop.» Pour les seules régions Alsace-Lorraine et Champagne-Ardenne (régies par l’Union régionale des Scop basée à Nancy), elles affichent les 125 aujourd’hui. Les exemples lorrains sont nombreux à l’image récente des pros vosgiens de la maison individuelle en bois massif, Gico, repris en Scop par les 23 salariés ou encore de la société nancéienne Gautier Moulron reprise par huit de ses salariés après une mise en redressement judiciaire en 2010 (voir page ci-contre). Avec l’augmentation des défaillances d’entreprises et une mouvance de l’économie sociale qui n’attend que de décoller, le modèle Scop pourrait bien s’imposer réellement dans la sphère entrepreneuriale.