Territoires
«Allier l’activité économique, la qualité de vie et le bien-être des habitants»
Quelques
jours après le vote en conseil communautaire de son projet de
territoire, la Communauté de communes Rives de Moselle joue la carte
de la communication pour informer sa population sur cette démarche
fédératrice et collective. Rencontre avec son président, Julien
Freyburger.
La Gazette Moselle : Le projet de territoire vient d’être adopté en conseil communautaire. Dans quel contexte a-t-il été réalisé ?
Julien Freyburger : Nous n’étions nullement dans une obligation. Le contexte découle d’une vraie volonté politique. Au moment de la genèse, nous avons un territoire très dynamique avec plus d’emplois que d’actifs qui y résident. L’activité économique est soutenue avec plusieurs milliers d’entreprises, dont de très grands noms avec des projets qui se développent et qui représentent à la fois des investissements publics et privés importants. Nous voulions donc avoir une sorte de visibilité pour jalonner le parcours pour les années à venir, non pas pour structurer ou cadenasser, mais pour définir des axes, avoir en quelque sorte un plan guide, une feuille de route pour magnifier le chemin. C’est d’ailleurs un document davantage de repères qu’un document gravé dans le marbre. Ce sont des objectifs et des orientations que la collectivité s’assigne, pour structurer sa démarche et la rendre plus intelligible, mais aussi pouvoir la partager avec le plus grand nombre. C’est pour cette raison que nous avons voulu débuter les travaux préparatoires avec le public le plus large possible.
Comment avez-vous procédé pour associer la population et les acteurs économiques ?
Il y a quasiment quatre ans, on a voulu associer le plus grand nombre en étant présent dans les salles de réunion plutôt classiques, mais aussi sur les marchés, les centres commerciaux, à la sortie des grandes entreprises… On a évidemment été impacté par le Covid puisqu’on ne pouvait plus aller au contact. On a donc remplacé l’incarnation par l’immatériel en mettant en place une plateforme avec toutes sortes de thématiques qui avaient vocation à se retrouver dans le projet territoire. Et à la surprise des observateurs, on a eu une bonne participation avec plusieurs centaines de contributions qui émanent d’habitants ou de personnes œuvrant sur le territoire. C’était un socle de départ très intéressant qui permettait de confronter cette recension d’idées et de suggestions à la vision de leurs territoires des élus. On a avancé progressivement dans un second temps en se donnant du temps pour des réunions internes mais aussi ouvertes au sein des instances communautaires. Puis, en tant que président, j’ai fait le tour des vingt conseils municipaux pour échanger avec les élus, pour connaitre leurs souhaits, envies et besoins. Nous avons décliné à d’autres instances comme le club des entreprises de Rives de Moselle. L’idée était de pouvoir ouvrir au maximum pour collecter des idées et des impressions.
Vous disiez au début de notre échange que Rives de Moselle est un territoire dynamique, est-ce que cette démarche montre la volonté de la collectivité de ne se pas se contenter des atouts du territoire mais d’aller plus loin en regardant l’avenir ?
Exactement, il faut se remettre en cause tous les jours. On ne vit pas sur une espèce de rente de situation car nous sommes bien situés, bien desservis et jalonnés de nombreuses activités. Cette situation favorable ne suffit pas. Ce qui fait la beauté de l’engagement public est que les élus ne sont pas dépositaires de l’intérêt de tel ou tel secteur d’activité, mais ils concourent à l’intérêt général. L’idée est d’avoir une vision d’ensemble.
Quel est l’enjeu pour Rives de Moselle pour demain ?
C’est d’allier l’activité économique, la qualité de vie et le bien-être des habitants. On commettrait une erreur en ne se posant pas fondamentalement la question du bien-être à tous les âges de la vie, a fortiori quand un hôpital-clinique de toute première importance s’implante sur le territoire. Ça nous permet aussi d’élargir notre horizon sur le plan de la santé, de l’accès aux soins, de la coordination entre médecine de ville et hospitalière, d’essayer de travailler avec tous les acteurs, de mettre en corrélation la santé, l’environnement et les activités physiques, permettre un épanouissement de la population avec une sécurisation des parcours de vie.
Est-ce que ça signifie que les élus ne peuvent plus penser le territoire comme ils le faisaient il y a dix ou quinze ans ?
Il y a une forme de révolution copernicienne. Les élus se préoccupent de l’emploi, du développement économique. C’est la base. Mais il y a aussi une autre dimension, qui est de répondre à une aspiration de vivre bien, d’avoir accès à des services publics, des aides, des accompagnements… il y a eu une évolution très nette des préoccupations de la population depuis quelques années. On a un spectre de sujets et de domaines bien plus large qu’auparavant à aborder différemment. On a besoin des autres, de faire des partenariats, de jouer la carte des complémentarités. On pèsera davantage en s’associant à nos voisins. L’idée est de permettre des choses, de rendre possible des actions, de travailler ensemble de façon inclusive. Aujourd’hui, la suite est de poursuivre cette démarche fédératrice.
Quel message souhaitez-vous adresser aux acteurs économiques et aux entreprises sur ce projet de territoire ?
Tout ce qui est fait à destination des personnes vivant sur le territoire concerne aussi les entreprises et leurs salariés. Tout ce que nous faisons sur le plan environnemental, les voies douces, les services comme le centre aquatique Aquarives à Hagondange… l’idée est d’apporter une valeur ajoutée au territoire, de renforcer son attractivité. On sait combien compte l’image d’un territoire pour attirer des profils.
Propos recueillis par A.M.
Discussions menées autour du projet de territoire au cours de l’été dernier. © CCRM.