Bâtiment
Alerte rouge à la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle
La
Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle tire la sonnette d’alarme
! Alors qu’au niveau national, certains annoncent un frémissement
dans le secteur, tous les indicateurs sont dans le rouge dans le
département. Alban Vibrac, le président de la fédération
meurthe-et-mosellane appelle à un sursaut des pouvoirs publics et
des donneurs d’ordre afin d’éviter le pire.

Attention
danger ! À
la fin février, en cumul sur douze mois, une baisse de 7 % des
logements mis en chantier est enregistrée (source : Cellule
économique régionale de la construction Grand Est). Du côté des
locaux non résidentiels, un recul de 15,7 % des projets démarrés
est annoncé. La production de béton prêt à l’emploi a chuté de
6,5 % et les emplois déclarés dans les métiers du gros œuvre ont
baissé de près de 9 %. Le constat chiffré du secteur du BTP pour
le département de Meurthe-et-Moselle est plus qu’inquiétant.
«Cela
fait quarante ans que je suis dans le secteur, je n’ai jamais vu
cela. Nous avons déjà connu des périodes difficiles mais
aujourd’hui, c’est quasiment inédit»,
constate Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de
Meurthe-et-Moselle.
À
ces indicateurs plus que moroses, il faut ajouter une explosion des
dossiers en attente d’instruction à l’Anah (Agence nationale
pour l’amélioration de l’habitat), dont le délégataire dans le
département est le Conseil départemental, représentant près de 20
M€ d’aides publiques gelées avec pour conséquence directe «des
chantiers reportés ou annulés, une perte de visibilité pour les
entreprises et une fragilisation de la trésorerie.» La
suite est facilement imaginable !
Une
situation déjà mise en avant à l’échelon régionale par la
Fédération française du Bâtiment Grand Est en début d’année
avec une chute des appels d’offres publics, des retards de paiement
sur les chantiers, un recul de l’investissement privé, une baisse
du logement neuf et des opérations de réhabilitation freinées.
Appel
à un sursaut général
«Les
retards de paiement mettent en péril la trésorerie de nombreuses
TPE et PME qui peinent déjà à maintenir leur activité dans un
contexte général de recul de la commande»,
assure Alban Vibrac dans une lettre adressée fin mars aux députés
et sénateurs du département.
«La
solution est avant tout politique ! Il nous faut un sursaut général
de la part des pouvoirs publics car c’est toute une filière
pourtant essentielle à l’économie et à l’aménagement de notre
territoire qui risque de s’enliser.»
«Aujourd’hui plus rien ne se passe. Les marchés structurants sont à l’arrêt ou reportés. Celui de la rénovation du Musée Lorrain à Nancy est partiellement à l’arrêt depuis février. Le projet de la Cité judiciaire sur l’ancien site Alstom, financé par le ministère de la Justice, est gelé avec rien avant 2028 ou encore le nouveau CHRU sur le plateau de Brabois qui accuse un retard de deux à trois ans sur le calendrier initial.»
La
Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle entend que le gouvernement
soit interpellé «sur
la nécessité d’un déblocage rapide des crédits Anah et un
renforcement des moyens d’instruction dans les territoires»,
explique Alban Vibrac.
«Il
nous faut de la lisibilité sur les dispositifs d’aides à la
rénovation et à la construction et soutenir une relance rapide de
la commande publique, essentielle pour maintenir le tissu économique
local.»
D’un
naturel plutôt optimiste, le président de la Fédération du BTP de
Meurthe-et-Moselle assure «être
inquiet et dubitatif.» S’il
n’aime pas utiliser le terme appel au secours, cela y ressemble
grandement !