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Albert : Les Péons du Santerre jouent la carte de "l'écolonomie"

À Albert, Les Péons du Santerre redresse les gaines de ventilation détériorées des agriculteurs pour les réutiliser. Un service écologique et économique qui a séduit une clientèle nationale.

Les Péons du Santerre redressent les gaines abîmées pour les rendre à nouveau utilisables. Un service unique dans la région et qui a du succès. ©Les Péons du Santerre
Les Péons du Santerre redressent les gaines abîmées pour les rendre à nouveau utilisables. Un service unique dans la région et qui a du succès. ©Les Péons du Santerre

La saison des récoltes se poursuit. Face aux intempéries et aux fortes chaleurs, les agriculteurs ventilent leurs récoltes dans les silos pour éviter qu’elles ne surchauffent et qu’elles ne pourrissent. Mais lors du déstockage les tuyaux de ventilation sont souvent abimés. « Les gaines sont totalement déformées. Pour en acheter des neuves, il faut alors débourser en moyenne plus de 80 euros », atteste Grégoire Doyen, à la tête des Péons du Santerre.

Face à ce constat, ce dernier a développé une offre de redressage des gaines de ventilation pour les réutiliser. Un service unique sur le territoire. « J’ai travaillé dans ce domaine pendant plus de trois ans pour Petrus. Cette société voulait se débarrasser de cette activité et je l’ai reprise à mon compte il y a plus de trois ans », explique l’entrepreneur. Un métier qui n’est pas fait pour tout le monde mais qui a conquis Dominique Devaux, l’associé de Grégoire Doyen. « Il s’occupe de toute la partie redressage. Ce métier peut être usant à la longue mais Dominique apprécie ce qu’il fait », ajoute le gérant.

Un réseau national

L’entreprise a récupéré une rouleuse qui permet de redresser en moyenne 70 gaines de ventilation par jour. « Les tôles passent par la machine qui va leur redonner leur forme d’origine. Sur une année, nous redressons 10 000 tôles », estime le dirigeant. Côté clientèle, c’est le bouche à oreille qui paie. Les clients sont répartis dans toute la France et la Belgique. « Ce sont les agriculteurs qui nous amènent les gaines de ventilation. Par exemple, nous avons un client qui a fait la route de Chartres jusqu’à Albert », détaille Grégoire Doyen.

Il y a les redresseurs de torts et les redresseurs de tôles... Dominique Devaux, salarié des Péons du Santerre, appartient à la seconde catégorie. ©Les Péons du Santerre

La petite société a aussi séduit le géant agroalimentaire McCain largement implanté dans la région et qui apporte 2 000 à 3 000 tunnels de ventilations pour les pommes de terre. « Nous avons un fort taux de rendement, sur 2 000 gaines abîmées, 1 700 sont réutilisées par la suite », liste l’entrepreneur. Une alternative qui séduit à la fois par ses bénéfices économiques et écologiques. « Nous travaillons à l’heure, soit 87 euros pour dix gaines », ajoute-t-il.

Une envie de se diversifier

À côté de ce travail saisonnier de redressage, l’entreprise propose une offre de construction et de restauration des abris pour animaux. Un service possible grâce à la formation d’ébéniste de Grégoire Doyen. Un talent qu'il compte mettre à profit pour répondre à la hausse des charges. « Je vais davantage développer un service d’ébéniste : fabriquer ou faire de la finition de meubles. Parallèlement, nous allons accueillir dans nos locaux Aéro Transfert qui est spécialisé dans le décapage mobilier », se projette l’entrepreneur. Le redressage de gaines de ventilation n'a pour autant pas dit son dernier mot, loin de là.... « Nous sommes sur un bon rythme. C’est suffisant pour le moment », conclut Grégoire Doyen.