Alain Place : “L’autodidactea toujours une étoile à atteindre”
Alain Place a 56 ans, il est à la tête de Place voyages qui regroupe 130 salariés. Il est entré comme chauffeur de car pour l’entreprise familiale le jour de ses 21 ans avec, comme bagage, un CAP en comptabilité. Ce quinquagénaire qui confie avoir régulièrement des “idées lumineuses” en a eu une au volant de son Saviem en début de carrière : développer l’entreprise. C’était son défi personnel et il y parviendra ! “Mon père en a été le créateur, je serai le développeur !” Rencontre...
La Gazette. Vous n’avez pas bénéficié de l’enseignement supérieur. Pour quelles raisons ?
Alain Place. Je n’avais pas une grande attirance pour les études et j’avais envie de m’investir dans l’entreprise familiale. J’ai arrêté mes études en BEP. Mon père, Auguste, m’a donné des valeurs telles que la volonté d’entreprendre, le plaisir du travail, la notion de service, la simplicité, l’humilité et savoir compter ! Il disait toujours : “La réussite professionnelle est la récompense du travail.”
Comment définiriez-vous votre parcours ?
Il n’a pas été très compliqué, je me suis entouré de personnes compétentes et je n’ai pas hésité à leur faire confiance. J’ai toujours beaucoup réfléchi et j’ai conservé des valeurs fondatrices telles que la volonté d’entreprendre, la disponibilité, savoir mettre le client au centre des préoccupations, être proche de lui. J’ai suivi les conseils de mon père : monter doucement en croissance, ne pas aller trop vite et faire preuve de créativité. A force de travail acharné en effet, l’entreprise a prospéré, la flotte de cars s’est renforcée. J’ai repris l’affaire, je l’ai développée et, outre les transports dans le Valenciennois, puis dans toute la France, la première agence de voyages est née en 1987. Je me suis installé à Valenciennes en 1988 et nous sommes devenus partenaire du réseau Afat voyages. C’est en 2006, à la naissance du coeur de ville dans le centre de Valenciennes, que Place voyages s’est implantée en galerie marchande et est devenue “Place voyages-Jet Tours Club Méd”. Nous y avons aussi installé des bureaux à l’étage. Depuis peu, j’ai repris une agence de voyages, Indivitour, à Douai.
Quelle serait pour vous la définition de l’autodictacte ?
L’autodictacte a une énergie qui naît de la volonté d’entreprendre. On peut y ajouter une petite dose d’inconscience, avec des prises de risque parfois. Il doit savoir s’entourer de bonnes équipes, leur faire confiance et beaucoup réfléchir… Challenge, compétition sont des mots que j’aime bien ! Je pense que l’autodictacte a toujours une étoile à atteindre. Je fais preuve, comme beaucoup d’autodidactes, d’humilité. J’ai un mode de fonctionnement qui fait que j’avance même si, parfois, je dois faire face à des problèmes. Il faut rebondir quoi qu’il se passe et toujours essayer de voir l’aspect positif, même en cas d’échec.
Que conseilleriez-vous à vos enfants et plus largement aux jeunes ?
Le monde a changé et j’estime que pour pouvoir l’affronter, il faut se former. Je ne pense pas forcément que les études supérieures rendent l’homme meilleur ou plus intelligent. A mon sens, avant tout, il faudra garder l’oeil qui brille et préserver les valeurs humaines, sans oublier le courage ! Leur personnalité est importante à mes yeux. Il faut se faire plaisir, la vie est un jeu que l’on doit faire sérieusement !