Alain Cacheux est candidat à la présidence nationale

Inconnue du grand public, l’Union sociale de l’habitat a un poids considérable. La présider est un enjeu politique de taille qui n’a pas échappé à Alain Cacheux.

Alain Cacheux veut rendre sa place au logement social dans le marché de l’immobilier.
Alain Cacheux veut rendre sa place au logement social dans le marché de l’immobilier.

 

D.R.

Alain Cacheux veut rendre sa place au logement social dans le marché de l’immobilier.

Quelques chiffres disent tout : l’Union sociale de l’habitat  regroupe 760 organismes, soit 4,5  millions de logements qui logent 10 millions de personnes. C’est donc aussi 12 000 administrateurs bénévoles et 78 000 salariés.

L’Union sociale de l’habitat regroupe tous les organismes de logement social réunis dans cinq familles et cinq fédérations. La première regroupe les offices, soit 270 organismes pour 2,3 millions de logements. Elle est présidée par Alain Cacheux. La seconde regroupe des ESH (entreprises sociales de l’habitat), pour beaucoup héritières du 1% logement. Regroupant 370 organismes pour 2,1 millions de logements, elle est présidée par Michel Ceyrac.

A leurs côtés, on trouve trois autres familles plus modestes : la Fédération des coopératives présidée par Marie-Noëlle Lieneman, les Crédits immobiliers actuellement dans la tourmente et les Associations régionales dont la fédération nationale est présidée par Jean-Louis Dumont.

Tout ce monde a aussi des structures régionales mais est aussi réuni dans l’Union sociale de l’habitat dont la présidence a été rendue vacante par l’entrée de Thierry Repentin au gouvernement. Il avait succédé en 2008 à Michel Delebarre.

Un acteur national. La Fédération nationale des HLM, que préside déjà Alain Cacheux depuis 2010, a voulu que ce dernier soit candidat à la présidence de l’USH où il sera confronté à deux autres candidats, Michel Ceyrac et Jean-Louis Dumont. En fait, le vote final devra trancher entre Alain Cacheux et Jean-Louis Dumont, ce dernier attendant enfin son heure puisqu’il a dû toujours s’effacer derrière Marie-Noël Lieneman. C’est peu dire que le combat sera âpre entre ces deux socialistes. Il sera tranché le 28 novembre au terme d’un vote pour lequel chacune des cinq familles dispose de 13 voix.

Alain Cacheux explique sa candidature : «Pour peser dans le débat public, il est important d’être président de l’USH car il est consulté sur toutes les questions concernant le logement social mais aussi l’habitat en général. Il faut l’exercer pour la défense des organismes certes, mais aussi avec la préoccupation de mettre le logement social au cœur du débat sur l’habitat.»

Dans la jungle du marché. Pour Alain Cacheux, le logement social a un impact sur la politique générale et même l’économie par le biais du marché de l’immobilier : «Je veux absolument remettre le logement social au cœur de la politique publique comme acteur de régulation. Sa marginalisation a eu pour corollaire la déréglementation et la flambée de l’immobilier. Le logement social est un régulateur du marché

L’USH a, dans ce contexte, un rôle particulier en liaison directe avec le sommet de l’Etat : «Je veux rendre à l’USH son rôle de mouvement social qu’elle a un peu perdu.» Rappelant les chiffres cités plus haut, il complète : «Cette organisation professionnelle est capable, avec toutes les forces qu’elle réunit, de peser sur le débat public en informant, en sollicitant mais aussi en mobilisant et en suscitant des réactions. Les mesures prises depuis cinq mois sont excellentes. Pour preuve, la pression du lobby bancaire contre le doublement du plafond du livret A. L’enjeu est déterminant  car c’est les moyens donnés à la Caisse des dépôts pour bonifier les prêts aux organismes. Si elle pouvait bonifier de 0,2 point les prêts sur 35 ans, cela correspondrait à une subvention initiale de 3 000 € par logement. »

L’USH peut, pour Alain Cacheux, être le fer de lance de cette politique : «Il faut que l’Union contribue par ses actions et sa communication à modifier l’image du logement social dans l’opinion publique. Il faut aussi qu’on progresse dans la transparence des attributions mais pour cela il faut du logement disponible. Avec 2,5 millions de demandes, pour seulement 350 000 à 400 000 attributions possibles par an, les commissions passent leur temps à trancher dans l’urgence, donc à chaque fois des mécontents crient à l’injustice ou au piston.»

 

Encadré

 

Son parcours

 

Natif de Valenciennes, Alain Cacheux est élu à Lille depuis 1983. Il a succédé au poste d’adjoint en 1984 à Marceau Frison avant de devenir vice-président de la communauté urbaine en 1986, avec une petite interruption de 1989 à 1995. Il a été adjoint à l’urbanisme de 1989  à 2008.

Il a été député de la troisième circonscription de 1997 à 2002, puis de 2007 à 2012.

Il est président de LMH (Lille Métropole habitat), depuis 1989, siège au Conseil fédéral des offices depuis 1992 et préside la Fédération nationale depuis deux ans.