Agence régionale de santé Hauts-de-France
Aisne : Le Schéma régional de santé présenté aux conseillers départementaux
À l’occasion d’une session du Conseil départemental de l’Aisne, un avis a été rendu sur la révision du Schéma régional de santé (SRS) et du Programme régional relatif à l’accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies (PRAPS) du projet régional de santé Hauts-de-France. Les déclinaisons axonaises ont été présentées par l’Agence régionale de santé (ARS) aux conseillers départementaux de l’Aisne, un territoire qui concentre les difficultés en matière d’indicateurs de santé et socio-économiques.
Dans les Hauts-de-France, le projet régional de santé a été adopté en juillet 2018 et a été établi pour la période 2018-2028. À mi-parcours, un point d’étape sur les avancées réalisées et les chantiers en cours doit être tenu afin de réviser le Schéma régional de santé et le Programme régional relatif à l’accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies.
« Dans la région et en particulier dans ce département, il y a des indicateurs dégradés »
Hugo Gilardi, directeur régional de l’Agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France est venu présenter ce projet devant les conseillers départementaux de l’Aisne. « Dans la région et en particulier dans ce département, il y a des indicateurs dégradés notamment en ce qui concerne les maladies cancéreuses, l’obésité et cela est à mettre en lien avec un niveau de revenus plus bas et une consommation d’alcool et de tabac supérieures à ce qui est constaté ailleurs, contextualise Hugo Gilardi. L’Aisne fait face aussi à une démographie déclinante et à une population vieillissante. Ce diagnostic nous oblige à être inventifs d’autant que le problème principal est que nous manquons de bras, notamment de médecins. Les effets de la fin du numerus clausus vont se faire ressentir dans cinq à six ans et nous aurons alors davantage de médecins. »
Malgré ce contexte et ce manque de moyens humains, l’ARS entend maintenir et développer l’offre de soins sur le territoire. Elle met en avant des avancées récentes et concrètes réalisées depuis cinq ans.
Cela concerne la modernisation du parc hospitalier avec par exemple la réhabilitation à venir du centre hospitalier de Château-Thierry, et le soutien à la médecine de ville avec l’aide à l’installation de médecins et 200 contrats signés depuis 2020 entre l’assurance maladie et l’État pour l’installation ou le maintien d’activité en zones fragiles.
Le directeur de l’ARS rappelle aussi la mobilisation exceptionnelle de l’offre de santé pendant la crise sanitaire avec le doublement du nombre de lits de réanimation et l’animation d’une campagne de vaccination de grande ampleur avec plus de 145 centres et 12,5 millions de doses injectées. En matière de prévention, il souligne la mise en place d’un plan tabac pour modifier les comportements qui apporte des résultats ou encore une remontée du taux de dépistage du cancer du col de l’utérus atteignant 58,2% se rapprochant de la moyenne nationale (59,8%).
Le
Conseil départemental a pris acte du bilan du projet régional de
santé et a voté favorablement en y ajoutant les conditions
suivantes : l’évolution positive de la démographie médicale
et l’accès aux soins doit rester la priorité, les grands
équipements de proximité pour la santé doivent être soutenus et
maintenus, la promotion des parcours de vie sans rupture et
l’inclusion des personnes en situation de handicap doit être
encouragée, la situation en matière de psychiatrie ne doit plus
être tolérée et le SDIS de l’Aisne doit rester un acteur
incontournable des urgences.
Des élus sceptiques face à l’ARS
Les conseillers départementaux de l’Aisne ont exprimé un certain scepticisme quant au plan de l’Agence régionale de santé. Pierre-Jean Verzelen, conseiller de la majorité, s’est par exemple inquiété d’un manque de médecins généralistes dans les campagnes et a réclamé que l’ARS travaille davantage avec les élus du territoire.
Sébastien Eugène, membre du groupe l’Aisne progressiste et solidaire, affilié à la majorité départementale, regrette le maintien d’une liberté totale d’installation des médecins « que même les chauffeurs de taxi ou les propriétaires de bars avec licence IV n’ont pas ». Mario Lirussi, conseiller départemental de Chauny, s’inquiète d’une fermeture possible de la maternité de sa ville.
Hugo Gilardi, directeur régional de l’ARS, partage le constat d’un manque de médecins généralistes même si la fin du numérus clausus décidé il y a plusieurs années doit permettre de répondre à cette problématique. « Notre volonté n’est pas du tout de fermer des services ici ou là, c’est au contraire de consolider l’offre de soins et de la développer, il n’y a pas de plan caché de fermetures de maternités par exemple et l’ARS Hauts-de-France alloue directement 4 milliards d’euros par an au système de santé en région. »