Conjoncture
Aisne : le marché immobilier dynamisé par l'effet confinement
C'était une grande inconnue de 2021 : le marché de l'immobilier serait-il toujours secoué par l'effet du confinement sanitaire ? Dans l'Aisne, en tout cas, la dynamique enclenchée en 2020 se poursuit, avec notamment l'arrivée de personnes depuis la région parisienne.
« On revient de loin... Il y a dix ans, personne ne voulait investir dans l'Aisne. » Bastien Trolliard-Ricci dirige l'agence immobilière The New Agency et est élu à la Fnaim. Comme d'autres, il constate le regain de l'immobilier dans l'Aisne. Le département profite du gros travail réalisé ces dernières années pour améliorer l'attractivité du territoire, en particulier avec le déploiement précoce de la fibre optique. Un élan boosté au printemps 2020 par l'effet du confinement sanitaire.
La demande se diversifie
« À Château-Thierry, on a pu vendre des biens tout de suite après le premier confinement à des personnes extérieures, constate Bastien Trolliard-Ricci. Et c'est parti assez rapidement même des biens qui étaient en stock depuis quelques mois, voire quelques années. Ça a démarré par les villas avec jardin. Et aujourd'hui on vend des appartements, ce qui était un peu complexe sur Château-Thierry auparavant. » En parallèle, la demande locative se renforce elle aussi, de manière intense et régulière. « Cette demande a toujours été présente sur Château-Thierry, mais là, on a une hausse forte et régulière. »
Depuis, ces tendances ne semblent pas vouloir s'infléchir. Et en parallèle, l'offre, elle, n'augmente pas, conduisant inévitablement à un amenuisement du stock. « Aujourd'hui on ne peut pas fournir la demande », assure Bastien Trolliard-Ricci. « Sur les appartements, dès qu'on met un bien en vente, on a rapidement des contacts, et un taux de transformation important. » Le marché s'élargit aussi avec une demande qui porte désormais à 20-25 km des villes, quand les premiers "nouveaux arrivants" cherchaient plutôt des biens en centre-ville.
Les investisseurs intéressés
La plupart des agglomérations axonaise connaissent la même tendance. Seule Laon, un peu plus excentrée des axes de transports, semble un peu en retrait. Résultat, le secteur rural suit le mouvement. Et partout, les prix montent. Parfois de manière spectaculaire comme à Saint-Quentin, où le site seloger.com annonce plus de 19% de hausse. « Mais Saint-Quentin partait de très bas », tempère Bastien Trolliard-Ricci.
À Château-Thierry, certains professionnels évoquent des hausses de l'ordre de 6% en moyenne, sans que de réelles données statistiques ne viennent le confirmer. Mais bien sûr, tout dépend du type de bien. « Si je prends une maison vendue 250 000 euros avant le confinement, aujourd'hui la même maison a pris 30 à 40 000 euros, constate le dirigeant. Un appartement, ça a pris 10 -15 000 euros en l'espace de deux ans. » Pas de quoi freiner la demande... Au contraire. Cette attractivité nouvelle attire depuis quelques mois de nouveaux profils d'acheteurs : des investisseurs et promoteurs.