Développement économique
Aisne Avenir, terreau fertile de l'économie axonaise
La Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aisne et la Chambre d’Agriculture de l’Aisne, se sont associées afin d’agir en faveur du développement économique du territoire. Leur association Aisne Avenir promeut le département, ses richesses et ses acteurs.
Dès 2006, pour promouvoir le département, ses richesses et ses acteurs, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de l’Aisne et la Chambre d’Agriculture (CA) de l’Aisne, ont décidé de s’associer. Ensemble, les deux entités ont créé l’association Aisne Avenir, qui a pour vocation d’agir pour le développement économique du territoire. « En d’autres termes, nous avons à cœur d’attirer de nouvelles compétences dans l’Aisne, tout en conservant les pépites que nous possédons actuellement », présente Airy Darbon, Directeur de la Chambre d’Agriculture de l’Aisne.
Nous avons à cœur d’attirer de nouvelles compétences dans l’Aisne, tout en conservant les pépites que nous possédons actuellement
Pour donner un exemple concret, Aisne Avenir a grandement œuvré sur le territoire, dans le déploiement du biogaz injecté. « En effet, nous avons longuement travaillé pour que les démarches des agriculteurs comme des industriels soient facilitées », poursuit Rodolphe Richez, Directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aisne. Des efforts qui ont payé, car aujourd’hui, l’Aisne est l’un des départements de France qui est le plus développé dans la production d’énergie au travers de la méthanisation. « Nous sommes presque à l’autonomie, en ce qui concerne les besoins de consommation des ménages », ajoute-t-il.
Une réflexion sur les matériaux agri-sourcés
Il y a cinq ans, l’association s’est lancée dans une nouvelle réflexion : celle de la production et utilisation des matériaux biosourcés. « Nous avons réalisé une étude pour quantifier nos gisements d’agri-matériaux afin d’avoir en tête les matières premières que nous pouvons mettre à disposition des industriels », lance Rodolphe Richez. Aisne Avenir a également identifié les technologies existantes pour la transformation de ces agri-matériaux que sont le chanvre, le lin, la paille, le miscanthus, afin de pouvoir aiguiller les entrepreneurs et les porteurs d’idées, et a élaboré une étude de marché. L’idée : implanter des unités de transformation, qui permettraient de produire des nouveaux matériaux composites.
« À présent, un industriel qui me demande 40 000 tonnes de pailles, je sais que je peux lui fournir, car nous avons la matière première nécessaire dans la circonscription de Saint-Quentin et de Soissons », image Airy Darbon. Et les premiers projets commencent à fleurir. Actuellement en gestation, le projet de la start-up Restalk vise à confectionner des ustensiles de cuisine à partir de matériaux géosourcés produits dans l’Aisne, comme la paille hachée. « Rien n’est encore fait. Nous sommes en recherche de financement pour aider cette start-up américaine. Nous recherchons près de 30 millions d’euros », confie le directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aisne.
L’Aisne, un territoire qui a de l’avenir
Un projet comme celui de Restalk, est une vraie plus-value pour le territoire. En effet, il permettrait de diversifier le revenu des agriculteurs, d’utiliser la matière première en local, de créer de la richesse industrielle et des emplois. « L’Aisne est un petit poucet économique sur le plan industriel, si nous comparons à Dunkerque ou Valenciennes, mais le département est un poids lourd de l’agriculture. L’idée, c’est que la force de l’un serve au développement de l’autre », conclut Rodolphe Richez. Que ce soit au niveau agricole ou industriel, le département de l’Aisne a de l’avenir.
À Tergnier, Evolis Biogaz produit du biométhane
Implantée dans la Zone économique stratégique (ZES) Evolis du Pays chaunois à Tergnier, l’entreprise Evolis Biogaz injecte du biométhane en direct dans le réseau GRT gaz depuis novembre 2022. Maxime Ternynck est à l’origine de ce projet monté avec six associés, tous agriculteurs locaux, un investissement de huit millions d'euros. Concrètement, le méthaniseur est approvisionné par des Cultures intermédiaires à vocation énergétique, les CIVES, des pulpes de betteraves des agriculteurs locaux, et une toute petite partie provient de déchets agroalimentaires. L’unité tourne 7 j/7, 24 h/24, les deux trémies d’incorporation sont chargées une fois par jour, 75 tonnes de matières, et l’opération peut prendre deux heures. Pour devenir du biométhane, seul gaz accepté dans le réseau GRT gaz, le biogaz doit être nettoyé, et passe, pour cette dernière étape, par l’unité d’épuration implantée sur le site.
Graziella Basile