Airbus renonce à racheter à Atos ses activités "Big Data" et sécurité

Airbus a mis fin aux discussions engagées avec Atos en vue de l'acquisition de ses activités "Big Data" et sécurité, plongeant un peu plus le groupe informatique français dans l'incertitude...

Logo d'Atos, photographié le 4 avril 2019 © ERIC PIERMONT
Logo d'Atos, photographié le 4 avril 2019 © ERIC PIERMONT

Airbus a mis fin aux discussions engagées avec Atos en vue de l'acquisition de ses activités "Big Data" et sécurité, plongeant un peu plus le groupe informatique français dans l'incertitude, ont annoncé les deux groupes mardi.

"Après un examen attentif de tous les aspects d'une éventuelle acquisition de la branche BDS (Big Data and Security) d'Atos, Airbus a décidé de ne plus poursuivre les discussions avec Atos sur cette transaction potentielle", a indiqué l'avionneur européen dans un communiqué. 

Dans un communiqué distinct, Atos a confirmé cette décision. Il précise qu'il "analyse la situation" qui en résulte et "évalue activement les alternatives stratégiques qui prendront en compte les impératifs de souveraineté de l'Etat français".

Dans l'immédiat, cette nouvelle entraîne le report sine die de la publication des résultats annuels 2023 de l'entreprise, prévue mercredi et déjà repoussée une première fois fin février après l'annonce d'un échec concernant les discussions menées entre Atos et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour lui céder une de ses branches.

Ce nouvel épisode rend encore un peu plus flou l'avenir du groupe, dont le projet de restructuration -- avec une scission en deux entités -- a été annoncé à l'été 2022. Celui-ci patine depuis et son action a cédé près de 70% de sa valeur à la Bourse de Paris depuis le début de l'année.

Mardi matin, elle lâchait encore près de 18% peu après l'ouverture et ne valait plus que 1,77 euro, son plus bas historique.

Ces projets de cession étaient en effet cruciaux pour Atos, dont le niveau d'endettement affole les investisseurs, avec 3,65 milliards d'euros d'emprunts et obligations à rembourser ou refinancer d'ici fin 2025.

Le groupe avait annoncé début février la nomination d'une mandataire ad hoc, Hélène Bourbouloux, qui s'est notamment chargée des dossiers Casino et Orpea. Celle-ci s'est vu confier la mission de négocier avec 22 établissements bancaires, sous l'œil attentif de Bercy. 

Atos possède en effet des supercalculateurs, notamment utilisés dans le secteur de la défense et le nucléaire, qui posent des enjeux de souveraineté. 

"Nous suivons étroitement les négociations avec les financeurs du groupe", avait ainsi indiqué la secrétaire d'État chargée du Numérique, Marina Ferrari, interrogée à l'Assemblée nationale fin février.  

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