Air France arrêtera ses liaisons depuis Orly en 2026, sauf vers la Corse

Air France va quitter en 2026 l'aéroport d'Orly et regrouper ses opérations à Paris-Charles-de-Gaulle, à l'exception des liaisons vers la Corse, a annoncé mercredi la compagnie, justifiant cette décision par...

Un avion de la compagnie Air France sur le tarmac du terminal 3 de l'aéroport d'Orly. Photo prise le 24 juin 2020 © STEPHANE DE SAKUTIN
Un avion de la compagnie Air France sur le tarmac du terminal 3 de l'aéroport d'Orly. Photo prise le 24 juin 2020 © STEPHANE DE SAKUTIN

Air France va quitter en 2026 l'aéroport d'Orly et regrouper ses opérations à Paris-Charles-de-Gaulle, à l'exception des liaisons vers la Corse, a annoncé mercredi la compagnie, justifiant cette décision par une "chute structurelle de la demande".

Six lignes à partir d'Orly seront supprimées, trois vers l'Outremer (Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Saint-Denis de La Réunion) et trois autres en métropole (Toulouse, Marseille et Nice). La "low-cost" du groupe aérien français, Transavia, prendra le relais vers ces trois dernières depuis le même aéroport, a précisé Air France dans un communiqué.

Transavia deviendra ainsi "l'opérateur de référence du Groupe Air France au départ de l'aéroport de Paris-Orly. Transavia poursuivra sa trajectoire de développement, notamment grâce à la montée en puissance de sa nouvelle flotte composée d'Airbus de la famille A320neo", a détaillé le groupe.

Air France-KLM a commandé fin 2021 pas moins de 100 Airbus A320 et A321neo, afin notamment de faire croître la flotte de Transavia France, équipée jusqu'ici de Boeing 737 NG dont elle exploite 71 exemplaires.

Si la demande de voyages pour loisirs et raisons familiales a explosé depuis la crise sanitaire, bénéficiant aux low-cost dans toute l'Europe, les compagnies traditionnelles ont davantage peiné à retrouver leur fréquentation, en particulier sur les liaisons courtes et les voyages pour raisons professionnelles.

"Le développement de la visioconférence, la réduction des déplacements professionnels sur le domestique et le report vers le train (...) conduisent à une chute structurelle de la demande sur le réseau domestique point-à-point d'Air France", a justifié la compagnie, qui avait déjà récemment réduit son nombre de rotations quotidiennes entre Orly et Marseille.

"Entre 2019 et 2023, la baisse du trafic sur les liaisons domestiques au départ d'Orly est de -40%, et même de -60% pour les aller-retour journée", a révélé la compagnie, attribuant cette désaffection à "l'effet conjugué des recommandations de sobriété et des politiques RSE (responsabilité sociale et environnementale, NDLR) des entreprises".

Ces chiffres sont cohérents avec ceux du gestionnaire des aéroports parisiens, le Groupe ADP, qui lors des neuf premiers mois de l'année sur les liaisons intérieures, n'a retrouvé que 75,7% du nombre de passagers de la période correspondante de 2019.

De son côté, Orly évolue légèrement au-dessus des niveaux d'avant-crise, à 100,3% des passagers de 2019 depuis début 2023.

Air France, dont les lignes intérieures sont globalement déficitaires bien que le groupe Air France-KLM ait renoué dès 2022 avec les bénéfices après la crise sanitaire, veut ainsi capitaliser sur sa plateforme de Paris-Charles-de-Gaulle pour des correspondances entre ses réseaux international et français. 

Exception à ce mouvement, les liaisons vers la Corse, "conformément au cahier des charges de la Délégation de Service Public (DSP): les liaisons Air France de/vers la Corse resteraient assurées depuis Paris-Orly", a expliqué la compagnie, candidate avec Air Corsica au renouvellement de ce dispositif à partir de 2024.

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