Agressions sexuelles: Nicolas Bedos condamné à six mois sous bracelet électronique

L'acteur et réalisateur Nicolas Bedos a été condamné mardi à Paris à un an de prison dont six mois avec sursis probatoire et à une obligation de soins pour des agressions sexuelles sur deux femmes en...

L'acteur et réalisateur Nicolas Bedos (d) arrive au tribunal de Paris, le 26 septembre 2026 © Thomas SAMSON
L'acteur et réalisateur Nicolas Bedos (d) arrive au tribunal de Paris, le 26 septembre 2026 © Thomas SAMSON

L'acteur et réalisateur Nicolas Bedos a été condamné mardi à Paris à un an de prison dont six mois avec sursis probatoire et à une obligation de soins pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023, une décision dont il va faire appel.

M. Bedos, qui était absent au délibéré, a en revanche été relaxé "au bénéfice du doute" pour des faits de harcèlement sexuel en 2018.

Le tribunal correctionnel a ordonné que la peine de six mois ferme à laquelle il a été condamné soit effectuée à domicile, sous surveillance électronique. Il a également été condamné à six mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans.

Les juges ont aussi prononcé une obligation de soins addictologiques et psychologiques, une interdiction d'entrer en contact avec les deux victimes, et demandé que l'acteur soit inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Sur l'ensemble de ces dispositions, le tribunal a ordonné l'exécution provisoire, c'est-à-dire applicable immédiatement. 

Lors de l'audience, le parquet avait requis un an de prison avec sursis et une obligation de soins à l'encontre du cinéaste, âgé de 45 ans.

"Je suis à la fois stupéfaite et choquée du délibéré que je viens d'entendre", a réagi l'avocate de Nicolas Bedos, Me Julia Minkowski.

"Cette condamnation, cette sévérité est totalement inédite, injuste, totalement inacceptable", a-t-elle ajouté. "Nous sommes dans une société où pour un baiser dans le cou ou une main posée sur un jean au milieu d'une boîte de nuit, on se retrouve condamné à porter un bracelet électronique pour une durée de six mois".

"Il n'y a aucune question à se poser: nous allons former immédiatement appel contre ce jugement inique sur lequel j'appelle chacun à réfléchir", a aussi annoncé Me Minkowski.

Mais le tribunal ayant ordonné l'exécution provisoire de la peine, l'appel formé par Nicolas Bedos ne devrait pas empêcher son placement sous bracelet électronique. 

Pour Me Tewfik Bouzenoune, avocat d'une des deux victimes, la décision du tribunal correctionnel a une "valeur pédagogique".

"Je n'ai pas à me satisfaire d'une peine de prison. En revanche, je me satisfais d'une décision qui, dans son principe, fait avancer la question de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles", a-t-il ajouté. 

Etat d'ivresse

Au cours de l'audience, Nicolas Bedos s'était défendu d'être "un agresseur sexuel" mais avait reconnu des problèmes d'alcool et "une amabilité lourde" en cas d'ivresse.

"Je ne me souviens de rien, c'est un black-out", avait déclaré le prévenu à de nombreuses reprises, tout en niant vigoureusement avoir eu des comportements déplacés.

Il a été déclaré coupable d'agressions sexuelles commises par personne en état d'ivresse manifeste pour des faits qui se sont produits en 2023: une femme accusait le réalisateur de s'être dirigé vers elle, tête baissée avant de tendre la main droite au niveau de son sexe, par-dessus son jean, dans la nuit du 1er au 2 juin 2023.

Pendant l'audience, la plaignante très émue avait raconté la soirée, des sanglots dans la voix. "J'ai vu qui était cet homme, ses yeux m'ont fait peur", avait-elle expliqué.

Une autre femme, serveuse dans un bar parisien, avait raconté au tribunal que Nicolas Bedos l'avait attrapée par la taille et embrassée dans le cou dans la nuit du 11 au 12 mai 2023, alors que ce dernier était ivre.

Selon le tribunal, "Nicolas Bedos ne pouvait pas ne pas avoir conscience qu'il commettait un acte de nature sexuelle contre le gré" des deux femmes, reconnues victimes. 

"L'alcoolémie du prévenu ne saurait atténuer son geste et constitue une circonstance aggravante parfaitement caractérisée en l'espèce, ce qu'il ne conteste pas", a considéré le tribunal.

Le réalisateur était par ailleurs soupçonné d'avoir touché le ventre d'une jeune femme et de lui avoir demandé de l'embrasser avant de la suivre alors qu'elle se rendait aux toilettes, en 2018. 

Mais le tribunal l'a relaxé pour ces derniers faits qui avaient été qualifiés de harcèlement sexuel, "au bénéfice du doute".

Artiste et humoriste provocateur, Nicolas Bedos est l'auteur de quatre films, dont trois présentés au Festival de Cannes.

Il a fait tourner le gratin du cinéma français, de Jean Dujardin ("OSS 117: Alerte rouge en Afrique noire") à Isabelle Adjani ("Mascarade"), en passant par Daniel Auteuil, Guillaume Canet et Fanny Ardant.

Différentes figures du cinéma français sont rattrapées depuis plusieurs mois par des accusations de violences sexuelles.

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