Agir Protection Surveillance en mode adaptation

© : Agir Protection Surveillance
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Événementiel, rendez-vous culturels, grands rassemblements, compétitions sportives touchés de plein fouet par la crise du coronavirus font partie des derniers pans de l’économie à reprendre, reste à savoir réellement quand ? Ces secteurs sont les principaux moteurs de l’activité de la société nancéienne Agir Protection Surveillance. À l’arrêt aujourd’hui, leur redémarrage potentiel entraîne de nombreuses interrogations pour Benjamin Antoine, le pilote de l’entreprise de sécurité. Le métier d’agent de sécurité se doit de s’adapter de nouveau.

«Le plus dur aujourd’hui commence pour nous ! Nous gérons à la semaine car nous n’avons aucune visibilité !» Le passage au vert de la région ne semble pas vraiment changer grand-chose pour Benjamin Antoine, le pilote et fondateur en 2011 d’Agir Protection Surveillance. «Les grosses périodes pour nous de juillet et d’août avec les grands rassemblements sont perdues car la totalité des gros événements sont annulés», explique celui qui réalise une grande part de son activité avec le secteur du gros événementiel. Si l’inconnu demeure pour cette typologie d’activité, le présent s’affiche également comme source d’inquiétudes pour ce professionnel. «J’ai l’impression de revivre un peu la situation post-attentat des années passées où nos métiers ont dû s’adapter rapidement à ce nouveau risque. Avec le Covid-19, c’est encore pire car il va falloir vivre aujourd’hui avec l’épidémie et son éventuelle recrudescence.» Si pendant la période de confinement, la société a réussi à maintenir une partie de son activité (voir encadré), la situation actuelle de déconfinement et d’un retour (pas vraiment à la normale) souhaité de l’activité en général, entraîne bon nombre d’interrogations pour Benjamin Antoine.

Réinvention du métier

«Quelles seront les conditions de travail dans l’événementiel et quelles seront les règles pour accueillir le public ? Comment gérer les grands événements quand ils redémarreront ? Comment effectuer une palpation de sécurité dans le contexte actuel ? Comment procéder à un contrôle de sac et plus généralement comment organiser un contrôle d’accès ?» La liste des incertitudes est longue. Elle entraîne également la question aujourd’hui, et encore plus demain, de la formation des agents de sécurité. «Notre métier est encore en train de se réinventer et de nouvelles missions et prérogatives seront présentes pour nos agents. La formation va nécessairement devoir se renforcer.»  Une donne à laquelle s’ajoute l’attractivité de la profession histoire de grossir les troupes. «Les agents sont plus réticents à effectuer certaines missions en présence du public et notre vivier d’agents est plus faible du fait d’une difficulté à recruter.»  Pas nouveau mais l’inquiétude première, plus que légitime, demeure de savoir «à quel degré le budget «sécurité privée» de nos clients évoluera-t-il dans les mois à venir ? Quelle sera la visibilité pour la deuxième partie de l’année ?» Le flou artistique apparaît régner sur ces différents sujets. «Nous bricolons tous les jours pour tenter de pouvoir continuer.» Les annonces faites par le Premier ministre, Édouard Philippe, ne semblent pas avoir réellement levé le voile. «Il est plus que légitime de s’interroger.» La gestion, au jour le jour, continue.

Adaptation et nouveaux marchés

Pas de chômage partiel, une baisse de CA de 20 % sur la période mi-mars / avril par rapport à l’an passé, réorganisation de l’entreprise, ajustement et mise à jour des connaissances notamment en ce qui concerne l’assistance à la personne ! Agir Protection Surveillance a fait face à la crise sanitaire en adaptant son activité. «Nous avions nos clients habituels comme la grande distribution ou encore certaines collectivités lors de la distribution de masques», explique Benjamin Antoine, le pilote d’Agir Protection Surveillance. «Nous avons également répondu à de nouvelles demandes, à l’image d’un ophtalmologiste qui nous a demandés notre intervention pour gérer sa patientèle en faisant respecter les gestes barrières.» Aujourd’hui, l’enjeu est de renforcer cette adaptation pour assurer la pérennité de l’entreprise. Pas facile.