Affaire Bétharram: François Bayrou "bouleversé" par le témoignage de sa fille

François Bayrou a été "bouleversé", selon un proche cité par Le Parisien, par le témoignage de sa fille qui révèle avoir été victime, adolescente, de violences lors d'un camp d'été organisé par la même congrégation...

Le Premier ministre François Bayrou quitte le palais de l'Elysée après le Conseil des ministres le 21 avril 2025 à Paris © STEPHANE DE SAKUTIN
Le Premier ministre François Bayrou quitte le palais de l'Elysée après le Conseil des ministres le 21 avril 2025 à Paris © STEPHANE DE SAKUTIN

François Bayrou a été "bouleversé", selon un proche cité par Le Parisien, par le témoignage de sa fille qui révèle avoir été victime, adolescente, de violences lors d'un camp d'été organisé par la même congrégation à laquelle appartient l'établissement Notre-Dame de Bétharram.

Dans un entretien à Paris Match, Hélène Perlant affirme n'avoir jamais parlé de cette agression à son père.

"On passe d'un Premier ministre accusé à tort de mentir à un père de victime qui apprend les faits quarante ans plus tard", en conclut un "fidèle de François Bayrou" cité par Le Parisien.

Le témoignage d'Hélène Perlant est également recueilli dans le livre "Le Silence de Bétharram" (ed. Michel Lafon) d'Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes de cet établissement catholique du Béarn, à paraître jeudi.

"Il ne sait pas que je suis victime et il ne sait pas que je vais témoigner comme victime", explique dans Paris Match la fille du Premier ministre, expliquant être "restée trente ans dans le silence".

"Mon père, j'ai peut-être voulu le protéger, inconsciemment, je pense, des coups politiques qu'il se prenait localement", déclare-t-elle.

Pour elle, "la question est celle du déni individuel et collectif, pas du mensonge".

Dans ce livre, Alain Esquerre décrit dans le détail les violences, y compris sexuelles, subies par de jeunes élèves à Bétharram, et sa démarche pour faire éclore la vérité.

"Nous n'allons plus vivre comme avant, Alain. On ne se prendra plus jamais dans la gueule qu'on a remis nos enfants chez les ogres", lui dit notamment Hélène Perlant, citée dans cet ouvrage.

François Bayrou doit être entendu le 14 mai par la commission d'enquête parlementaire née de ce scandale.

Plus tôt dans le mois, Alain Hontangs, un ancien gendarme qui fut chargé d'enquêter sur la première plainte pour viol ayant visé un religieux de l'établissement scolaire catholique du Béarn, a affirmé devant cette commission qu'un magistrat lui avait évoqué une intervention de M. Bayrou dans cette affaire.

Le juge Christian Mirande a de son côté dit n'avoir "aucun souvenir" d'avoir parlé d'une intervention de M. Bayrou. Sans pour autant remettre en cause les dires des deux anciens enquêteurs, en qui il a "toujours toute confiance".

M. Bayrou, actuel maire de Pau et ancien député et président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, nie plus largement avoir eu connaissance, dans le passé, des agressions physiques et sexuelles dénoncées aujourd'hui par 200 anciens élèves de l'établissement. Il a également déclaré le 11 avril n'être "jamais, pas une seule fois de [s]a vie et de toute [s]a vie politique (...) intervenu dans une affaire judiciaire".

"Mes premières pensées vont à la fille de François Bayrou mais aussi à toutes les victimes de Bétharram. Le système qu'on découvre à Bétharram est un système assez effrayant", a réagi sur TF1 la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

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