Aéroport de Paris-Beauvais : l’équipage au complet
Trois têtes pour un Directoire : François Rubichon, président du Conseil de surveillance, a présenté le nouvel exécutif de la Sageb. Avec pour feuille de route de porter l’aéroport au premier rang des aéroports "verts".
Nommé en juillet dernier président du Directoire de la Sageb (Société aéroportuaire de gestion et d’exploitation de Beauvais), Stéphane Lafay n’aura pas piloté longtemps : il vient de lâcher les commandes en accord avec le président du Conseil de surveillance François Rubichon, qui a choisi avec les actionnaires de le remplacer par un trio de choc. D’origine hongroise, Zsofia Varay a rejoint la Sageb il y a trois mois comme directrice administrative et financière, s’appuyant sur une expérience de plus de vingt ans dans le transport aérien. Elle devient membre du Directoire, tout comme Edo Friart, directeur commercial depuis deux ans au sein de la Sageb et seize ans au total.
“Notre clientèle est la plus jeune des aéroports français”
Ce nouveau Directoire est présidé par Michel Peiffer, l’actuel directeur des opérations de l’aéroport beauvaisien depuis six ans, après avoir exercé des fonctions dans le secteur notamment à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). « Il s’agit de réunir une palette de compétences complémentaires pour relever les défis vers un horizon qui fait sens, tout en préservant le cadre de vie des riverains », déclarait François Rubichon.
Couvre-feu avec ou sans dérogation ?
« Notre clientèle est la plus jeune des aéroports français. Et la première préoccupation des jeunes est la protection de la planète : c’est l’axe de développement que nous allons mettre en œuvre, aussi bien en matière de transport aérien que terrestre. Notre flotte de 48 bus qui relie la capitale va progressivement être renouvelée dans ce sens, pour des véhicules moins polluants », affirme François Rubichon. Qui évoque aussi le sujet controversé des dérogations au couvre-feu : l’aéroport sollicite l’autorisation de déroger exceptionnellement à l’arrêté de 2002 interdisant tout mouvement aérien entre 0h et 5h. Cette demande a fait l’objet de nombreuses consultations et attend aujourd’hui l’avis de la DGAC puis la décision du ministre des transports, sans doute en début d’année 2020. « Ces dérogations sont un préalable indispensable à l’implantation à Beauvais d’une base Ryanair, qui serait génératrice d’emplois et d’activité », souligne François Rubichon. « Mais nous n’y aurions recours que très exceptionnellement, ne serait-ce que pour des raisons économiques », promet-il. Soutenu unanimement par tous les maires des huit communes concernées, ce projet a été rejeté par le président de la CCI Oise Philippe Enjolras s’exprimant dans le cadre de la campagne des prochaines élections municipales : ce qui provoque les foudres de Philippe Hourdain, président de la Chambre de commerce et d’industrie des Hauts-de-France, principal actionnaire de la Sageb depuis la fusion des CCI. « Notre rôle est de favoriser le développement économique du territoire, dont l’aéroport est un outil incontestable. »