Adolescent tué dans la Drôme: tous les suspects en garde à vue pour "assassinat"

L'enquête sur la mort d'un adolescent de 15 ans, tué d'un coup de couteau mardi à Romans-sur-Isère en s'interposant dans une altercation, a été requalifiée en meurtre avec préméditation après le placement en garde à vue jeudi...

Un bâtiment du quartier de la Monnaie où un adolescent de 15 ans a été poignardé, le 10 avril 2024 à Romans-sur-Isère, dans la Drôme © JEFF PACHOUD
Un bâtiment du quartier de la Monnaie où un adolescent de 15 ans a été poignardé, le 10 avril 2024 à Romans-sur-Isère, dans la Drôme © JEFF PACHOUD

L'enquête sur la mort d'un adolescent de 15 ans, tué d'un coup de couteau mardi à Romans-sur-Isère en s'interposant dans une altercation, a été requalifiée en meurtre avec préméditation après le placement en garde à vue jeudi d'un père et de ses deux fils. 

Le père, soupçonné d'avoir organisé une "expédition" à l'origine du drame, et son fils mineur se sont rendus à la police dans la soirée, a indiqué dans un communiqué le procureur de Valence Laurent de Caigny. 

Quelques heures plus tôt, un autre fils, âgé de 27 ans et soupçonné d'être l'auteur du coup de couteau mortel, s'était lui aussi présenté à la police, ce qui porte à quatre le nombre de gardés à vue, un homme soupçonné de les avoir aidés à fuir ayant été interpellé la veille. 

"L'ensemble des suspects" sont "désormais arrêtés" et l'enquête, d'abord ouverte pour "homicide volontaire", se poursuit "sous la qualification d'assassinat, c'est-à-dire de meurtre avec préméditation, crime puni de la peine perpétuelle", a précisé le procureur.

Selon son communiqué, le père est soupçonné d'avoir organisé "l'expédition de sa famille" dans le quartier sensible de la Monnaie à la recherche d'un mineur avec lequel son plus jeune fils "avait eu un différent violent et filmé" quelques jours plus tôt.

"Il est suspecté d'y avoir conduit avec le premier gardé-à-vue, ses deux fils", a expliqué M. de Caigny. Une fois leur cible localisée, le père a incité son cadet à le "corriger", ce qui a déclenché "une altercation avec échanges de coups".

Terrible

Un adolescent "spectateur", étranger à la fois à cette expédition et au différend, s'était interposé. Le fils aîné "venu avec un couteau, le sortait et en portait un coup", a encore relaté le magistrat. 

"Le père de famille avec le premier gardé à vue assurait alors la fuite de toute la famille d'agresseurs", a-t-il précisé. 

Transféré à l'hôpital, la victime, un apprenti dans un centre de formation, a été déclaré mort vers 23H15. Il n'était pas connu des services de police ni de la justice. 

"Mon fils n'a rien à voir avec ça", a confirmé son père sur la radio RTL, décrivant "un gars gentil" en contrat d'apprentissage dans le bâtiment. "Il voulait juste les séparer et d'un coup l'autre a planté un couteau", a-t-il décrit. "C'est terrible, c'est trop pour moi".

Le quartier de la Monnaie s'était déjà retrouvé sous les feux de l'actualité à la suite du décès de Thomas, un lycéen de 16 ans mortellement blessé en novembre à la fin d'un bal de village à Crépol (Drôme). 

L'enquête n'a pas permis d'identifier l'auteur du coup de couteau qui l'a tué. Certains des mis en examen pour "homicide volontaire en bande organisée" sont originaires de la cité de la Monnaie.

Le drame avait suscité une forte émotion dans la région et mobilisé l'ultradroite sur le thème de la sécurité, des quartiers sensibles et de l'immigration.

L'homicide de mardi "est un nouveau coup dur pour la ville", a réagi mercredi auprès de l'AFP la maire divers droite de Romans-sur-Isère Marie-Hélène Thoraval, en se félicitant que "des moyens importants aient été mis à disposition pour faire avancer l'enquête".

La victime était "un jeune tout à fait ordinaire", avait-elle noté, en déplorant "le nombre d'agressions qui se font par arme blanche". "C'est de plus en fréquent. Et l'actualité de ces derniers temps en atteste tout particulièrement", avait-elle jugé.

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