Adévia relève la tête, mais reste fragile

La SEM Adévia doit, depuis la fin de l’année 2012, faire face à des difficultés financières. Après une phase d’écrémage de ses effectifs, suivie d’une augmentation de son capital et d’une renégociation avec les banques, la société respire enfin mais doit poursuivre ses efforts. Explications.

Christian Parent et Jean-Jacques Delille ont pris toute une série de mesure pour redresser la maison Adévia qui devrait bientôt changer de nom et s’offrir une nouvelle visibilité.
Christian Parent et Jean-Jacques Delille ont pris toute une série de mesure pour redresser la maison Adévia qui devrait bientôt changer de nom et s’offrir une nouvelle visibilité.
ACT'Presse

Christian Parent et Jean-Jacques Delille.

En mai dernier, la SEM Adévia annonçait la mise en place d’un plan de restructuration visant à diminuer ses charges et à trouver des solutions financières pour se sortir d’une situation complexe. «Nous avons prévu de licencier un maximum de 53 personnes. Nous avons finalement eu 47 départs (retraites, départs volontaires et retours au poste d’origine) et n’avons eu à enregistrer que 17 licenciements secs», expose Jean-Jacques Delille directeur général.
En parallèle, la société a négocié avec ses salariés une diminution de 50% des avantages (chèques vacances, plan de retraite, etc.), ce qui a permis de sauver 6 postes, tout en économisant 400 000 euros par an. «Nous avons profité de cette réorganisation pour diminuer également nos frais de structure en passant de 11,5 à 7 millions d’euros.» La SEM a fermé ses agences de Cambrai et Boulogne et s’est recentrée à Liévin et Calais.

Pour faire face à la diminution de son chiffre d’affaires qui doit passer de 11,5 millions d’euros en 2012 à 7 millions d’euros en 2014 (estimation), la SEM a aussi décidé de recentrer son activité sur le Pas-de-Calais. «Une décision d’autant plus logique que le département du Nord a voté la création de sa propre structure pour assurer ses programmes d’aménagements», souligne le directeur général.

 

Augmentation de capital. Après avoir frôlé la liquidation judiciaire, les mesures prises par Jean-Jacques Delille ont permis la mise en place d’un moratoire avec le CCF, de trouver des arrangements avec les fournisseurs et de procéder à une augmentation de capital. «En mai dernier, nous avions 11,5 millions d’euros de dettes fournisseurs. Aujourd’hui, Adévia a épuré ses dettes, nous avons également resanctuarisé l’argent dans le cadre des mandats des collectivités», explique le directeur général. Il est à noter que les collectivités restent redevables de 4 millions d’euros.
Dans le même temps, la SEM a procédé à une augmentation de son capital en faisant appel aux entités déjà présentes et en s’ouvrant à d’autres. Ainsi, la CUA (communauté urbaine d’Arras) et Cap Calaisis sont entrés au capital qui atteint dorénavant 24,5 millions d’euros.
Au final, Adévia aura dégagé 60 millions d’euros (ndlr : 25 millions de cash et 35 millions issus de la restructuration de ses emprunts). «Nous avons renégocié avec nos principaux banquiers − le Crédit agricole et la Caisse d’épargne. Tous nous ont demandé une nouvelle gouvernance et plus de transparence dans nos actions.» Un nouveau président a ainsi été élu, en la personne de Christian Parent qui vient remplacer Michel Dagbert à la tête de la société d’économie mixte.
Aujourd’hui, la SEM souhaite se séparer d’actifs, elle doit vendre pour 15 millions d’euros de locaux et gérer quatre opérations en grande difficulté. «Au 31 décembre, nous aurons signé pour 8 millions d’euros de vente d’actifs», conclut le DG, tout en évoquant la nouvelle organisation interne en deux business units (Bassin minier et Côte d’opale/Arrageois). Cela donne de la souplesse à la structure qui passe d’une organisation horizontale à un mode projet.