AD redimensionne son site
Aluminium Dunkerque (AD) a réagi aux troubles qui naissaient depuis quelques semaines chez les salariés de son site de Loon-Plage (voir nos éditions précédentes). La direction a tenu une conférence de presse le 14 mai dernier. Réduction d'effectifs, efficacité énergétique et investissement au programme.
Aluminium Dunkerque aligne des chiffres conséquents mais n’évite pas les licenciements en ces temps industriels pesants. Le prix de la tonne d’aluminium est en effet passé de 3 500 dollars en 2008 à 1 700 l’an dernier. Et les 257 000 tonnes produites à Loon-Plage en 2013 (soit les deux tiers du marché français), «qui font vivre 3 600 personnes», dixit le directeur du site, ne poussent pas les prix à la hausse. Les stocks mondiaux approchent 20 millions de tonnes et rendent la concurrence tendue et «en phase de remaniement». Les grandes manœuvres poussent les acteurs à anticiper. Sur le site de Loon-Plage, la carte aussi se recompose : plus de 600 personnes y travaillent directement ou indirectement. Le site écoule ses produits en France (84%), en Allemagne (10%), aux Pays-Bas (5%) et en Hongrie (1%). Une zone de chalandise qui ne semble pas s’élargir malgré un chiffre d’affaires de 490 millions d’euros. En 2013, le cash flow par tonne produite était négatif de 65 euros…
65 départ volontaires et 40 millions d’euros d’investissement. AD redimensionne son outil à l’approche d’une fin de contrat d’énergie prévue en 2016. La direction s’attend à un surcoût maximal de 60 millions d’euros selon Colin McGibbon. L’usine consomme 450 mégawatts par an. Dans le cadre de son projet de transformation, la direction compte négocier un nouveau contrat «le plus compétitif possible, et proposer autour de nous des services réseaux utiles et bien rémunérés tout en améliorant l’efficacité énergétique». En attendant, c’est la masse salariale qui sera ajustée avec le départ de 65 personnes : deux comités d’entreprise et trois réunions de négociations avec les syndicats en avril ont débouché sur un plan de départs volontaires qui concernera 5 cadres, 47 employés et 13 catégories intermédiaires. L’investissement est le troisième pilier du plan de transformation : l’an dernier, AD a investi 100 millions d’euros. En 2014, 21 millions d’euros viendront compléter les investissements récents et 19 autres d’ici 2017 : études, fonderie, sous-stations d’électrolyse, carbone… Toute la rénovation du process est sur la table. Avec des nouveaux champs de compétitivité à cultiver…