Acet : centenaire et modernisée
Si le siège social et historique, des Ateliers de construction électrique et téléphonique reste à Inchy, une grande partie de l’activité a été transférée, il y a un an, dans des locaux plus en rapport avec l’image que souhaite donner l’entreprise de métallurgie. Effet réussi.
Président de la société depuis 20 ans, Bernard Coudeville, 52 ans, ingénieur Icam, reconnaît que les nouveaux locaux de l’entreprise, dans la zone économique, à l’est de Caudry, ont rattrapé un “déficit d’image”. L’emménagement d’Acet dans la zone d’activité de la Valléed’Hérie en mai 2010, a eu, explique-t-il, un effet positif immédiat sur les clients. “A Inchy, où nous sommes toujours, les deux sites, en plein village, étaient non seulement exigus – on ne pouvait plus s’agrandir –, mais aussi trop ‘artisanaux’, trop anciens… Ce qui pouvait ‘faire peur’ à certains clients. Ici, dans la zone économique, l’impression donnée est bien différente, plus en rapport avec notre savoirfaire et notre longue expérience. Les clients nouveaux ont tout de suite confiance et ceux qui nous connaissent déjà ont dit que ce n’était plus la même entreprise.”
A Caudry, dans les 3 500 m2 de bâtiment, où a été transférée une bonne partie de l’outil de travail, l’entreprise et son personnel ont également gagné en place et en fonctionnalité. Le patron ajoute, et ce n’est pas un détail pour lui, que le nouvel atelier se distingue aussi par son éclairage naturel et son isolation qui a permis de notables économies de chauffage. Les deux hectares acquis offrent en outre des possibilités d’extension…
Foi et réalisme. Un an après l’emménagement, Bernard Coudeville apparaît satisfait de l’opération. Le risque était calculé mais il y avait un risque quand même : la crise était là, notamment dans la métallurgie. Et puis, un tel déménagement représente un coût (de l’ordre de deux millions d’investissement) et demande aussi du temps en formalités (des fouilles archéologiques en préalable…). Il peut aussi, insiste-t-il, amener des salariés à quitter l’entreprise. “Nos salariés sont très qualifiés et formés en interne. Les voir partir aurait été très dur, précise le patron. En plus, il n’y avait pas d’immobilier à proximité. Je connaissais cependant la zone de Caudry, à quelques kilomètres. J’ai pris contact avec la mairie et obtenu le terrain à un prix raisonnable.” Et de confier : “Mais il faut une bonne dose de foi et de réalisme pour se lancer dans un tel projet.”D’abord les télécommunicat ions . Acet signifie Ateliers de construction électrique et téléphonique, un nom qui témoigne de l’ancienneté de l’entreprise, âgée de plus d’un siècle et créée par la famille Bombled. Il révèle aussi sa première activité. “Pendant 50 ans, raconte Bernard Coudeville, la société, héritage des mécaniciens du textile, a travaillé pour les télécommunications. A partir de 1936, elle avait même un bureau d’études à Paris, l’atelier de fabrication étant donc, lui, à Inchy. Pour l’anecdote, il a même fait les boîtiers de connexions de la ligne Maginot !”
Il explique qu’une fois réalisé le maillage du pays en lignes téléphoniques, le marché a continué mais… fondu. Le plastique a également détrôné le métal dans ce domaine. Dans les années quatre-vingt, l’entreprise a donc dû sortir peu à peu de l’hyperspécialisation et du client unique. Aujourd’hui, Acet est une entreprise de la métallurgie, faisant du découpage, de l’emboutissage, de l’usinage. Elle fabrique des pièces sur mesure, en moyennes et grandes séries, à partir de rouleaux de tôle. La fabrication de l’outillage a été maintenue en partie à Inchy où demeure le siège social et où l’on va procéder à des réaménagements. Bernard Coudeville insiste au passage sur le savoir-faire de l’entreprise et l’investissement régulier dans l’outil de travail, de l’ordre de 5% du chiffre d’affaires chaque année. “Acet est certifiée Iso 9001 et 14 001”, précise-t-il.
Diversification poursuivie. “Quand j’ai repris l’entreprise, j’ai accentué la diversification, gage de notre indépendance et de notre liberté. Surtout pour une PME de sous-traitance comme la nôtre à l’heure de l’internationalisation de l’économie. Aujourd’hui, décrit-il, on travaille pour des fabricants de radiateurs, le bâtiment, le mobilier médical, les chariots élévateurs, les rayonnages de la logistique, les composants du ferroviaire, la SNCF, le groupe Legrand et toujours France Télécom. Les télécommunications sont toujours là mais ce n’est plus notre seul client.” Bernard Coudeville estime à une cinquantaine le nombre de ses clients actifs, pour l’essentiel dans la moitié nord de la France. Quant aux salariés, ils étaient 25 en 1991. Ils sont une quarantaine aujourd’hui. Les projets d’Acet sont simples. Il les résume ainsi : “réaliser les finitions aux bâtiments, cultiver la confiance de nos clients, être des sous-traitants de spécialistes, multi-secteurs et multi-clients”.