Accord à l'arraché pour un "passe rail" cet été en France

Les moins de 27 ans pourront prendre les TER et les Intercités (mais pas les TGV) à volonté cet été pour 49 euros par mois: le "passe rail" a finalement été accepté par "toutes les régions", a...

La mise en place d'un "passe rail" estival réservé aux jeunes ne pourra avoir lieu cette année comme l'avait promis le président Emmanuel Macron © Lionel BONAVENTURE
La mise en place d'un "passe rail" estival réservé aux jeunes ne pourra avoir lieu cette année comme l'avait promis le président Emmanuel Macron © Lionel BONAVENTURE

Les moins de 27 ans pourront prendre les TER et les Intercités (mais pas les TGV) à volonté cet été pour 49 euros par mois: le "passe rail" a finalement été accepté par "toutes les régions", a affirmé mercredi soir le ministre délégué aux Transports.

"La situation vient de se décanter à l'instant", après une journée "riche en discussions", a déclaré à l'AFP Patrice Vergriete, qui avait déploré le matin sur franceinfo que trois présidents de région n'aient pas donné leur feu vert à l'expérimentation de ce forfait pour juillet et août.

Il s'agissait, selon le ministre, d'Hervé Morin (Normandie), Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes) et Xavier Bertrand (Hauts-de-France).

Ce dernier, joint par l'AFP, a dénoncé une "mise en scène finale" du ministre visant à "pointer du doigt les régions" pour cacher une "méthode d'amateur", assurant qu'il n'avait jamais été question de s'opposer à l'opération mais de demander la résolution de "deux injustices" sur son périmètre et son financement.

Se déclarant "ravi" de cette issue, M. Vergriete a remercié la présidente de l'Occitanie et de Régions de France, Carole Delga, qui a "remobilisé les présidents de région" sur ce dossier, ainsi que ces derniers.

Le ministre a indiqué avoir voulu battre le rappel mercredi matin car "sans cette prise de conscience publique que ça se jouait aujourd'hui, on n'y serait peut-être pas arrivés". Les opérateurs de transports, notamment la SNCF, devaient bénéficier de suffisamment de temps pour préparer l'application du dispositif, a-t-il expliqué.

"Où irez-vous ?" a demandé Emmanuel Macron sur X à l'adresse des futurs bénéficiaires, en se félicitant de la nouvelle.

Pas encore l'Ile-de-France

Cette expérimentation n'est toutefois qu'un "premier pas", le gouvernement s'étant engagé à ce que le dispositif puisse être également appliqué en Ile-de-France dès 2025, selon lui.

L'Etat prendra en charge "80% du coût total, les régions prennent 20%", a rappelé M. Vergriete, alors que dans une première mouture du projet, la répartition s'établissait à 50-50. Le coût pour le gouvernement sera de quelque 15 millions d'euros, avait-il précédemment précisé.

Emmanuel Macron s'était dit en septembre "favorable" à l'instauration d'un forfait mensuel ouvert à tous pour voyager partout en France grâce aux trains régionaux et aux liaisons Intercités. L'initiative s'inspire du forfait existant en Allemagne, à 49 euros par mois.

Le projet impliquant les régions - qui financent les trains régionaux et décident des tarifs - avait déjà été revu à la baisse, réservant dorénavant le passe rail aux moins de 27 ans et pour la seule saison estivale.

Pour Xavier Bertrand, "deux injustices" demeurent. Puisque l'Ile-de-France n'est pas concernée, "les jeunes des Hauts-de-France seront pénalisés" s'ils veulent s'y rendre ou la traverser. 

D'autre part, "il aurait quand même été logique que l'Etat finance 100% dans la mesure où toutes les lignes sont gérées par la région", déclare-t-il à l'AFP.

Hervé Morin explique à l'AFP avoir donné son "accord de principe sous réserve que les critères de financement prennent en compte le fait qu'en Normandie 100% des trains Intercités sont à la charge de la Normandie depuis 2020, ce qui n'est pas le cas des autres régions." 

"Je souhaite tout simplement que le passe rail ne me coûte pas une fortune", dit Hervé Morin.

Dans le Grand Est, Thibaud Philipps, vice-président chargé des transports, souligne le sujet de la "répartition des recettes pour pas que les régions se retrouvent à payer finalement l'ensemble de cette offre-là".

La région Auvergne-Rhône-Alpes a aussi confirmé mercredi avoir donné son accord.

"Il est impensable que ce dispositif soit mis en place sans l'Ile-de-France", a déclaré Frédéric Aguilera, vice-président régional chargé des transports, conditionnant son accord au renouvellement, dans un an, à l'intégration de la région de la capitale.

C'est en effet le cas de l'Ile-de-France qui a notamment fait achopper les discussions ces dernières semaines, a confirmé M. Vergriete, dans un entretien téléphonique depuis Bruxelles, en marge d'une réunion avec ses homologues européens.

L'intégration de la région et de son système de forfait Navigo "un peu complexe" s'avérait impossible dès cette année, a-t-il souligné.

Un passe rail estival uniquement réservé aux jeunes a déjà existé en France en 2020 et 2021. Il concernait les moins de 27 ans qui, pour 29 euros par mois, pouvaient emprunter n'importe quel TER partout en France — sauf en Ile-de-France —, mais pas les Intercités.

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