Accompagner les créateurs d'entreprise

C’est en lieu et place de l’ancienne tuilerie de Leforest qu’une zone d’activité a été aménagée et une pépinière d’entreprises moderne, construite. Celle-ci accueille depuis le mois de septembre des jeunes entreprises pour les aider à se développer et leur servir de tremplin. Cet équipement est le dernier à avoir bénéficié d’un financement départemental.

La pépinière dispose de 14 bureaux et 5 ateliers pour accueillir des jeunes entreprises et servir de tremplin.
La pépinière dispose de 14 bureaux et 5 ateliers pour accueillir des jeunes entreprises et servir de tremplin.
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Les élus coupent le ruban inaugural de la pépinière de la Tuilerie de Leforest.

La commune de Leforest, située à l’extrémité est du département du Pas-de-Calais, à la limite avec la Pévèle et donc du département du Nord, n’avait jusqu’à maintenant pas vraiment d’atouts pour attirer les entreprises. Plus difficile d’accès que les autres communes qui constituent la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin et éloignée des principaux axes de communication que sont l’A1 et l’A21, Leforest a connu une période de déprime marquée par l’arrêt de l’exploitation minière.
Et c’est justement sur les vestiges de l’ancienne tuilerie des Houillères que la commune se redynamise, avec l’ouverture d’une zone d’activité et une pépinière d’entreprises. «Nous sommes sur un site symbolique, l’ancienne tuilerie constituait le fleuron d’une économie déclinante sur Leforest, au même titre que sa brasserie. Jusqu’à ce que tout disparaisse et que l’on soit obligés de tout réinventer…», soulignait Christian Musial, maire de Leforest, lors de l’inauguration de ce nouvel outil de développement économique.
Dans le bassin minier, on est passé de plusieurs mono-industries à une économie plus diversifiée, une économie d’initiatives initiée par des porteurs de projet, des créateurs d’entreprise qui ont besoin d’être accompagnés. «Ces entrepreneurs apportent une réponse, une alternative à l’emploi sur notre territoire. Ils sont un vivier indispensable pour nos communes et l’Agglomération.»
Et Jean-Pierre Corbisiez, président de la CAHC, d’ajouter : «Nos prédécesseurs avaient créé de très grandes zones d’activité pour attirer de très grandes entreprises. On s’est rendu compte qu’il fallait aussi laisser la chance de pouvoir démarrer à des jeunes créateurs. Cette pépinière vient répondre à cette problématique.»
L’emploi est en effet le principal problème de la France. Sur le territoire de la CAHC, et plus particulièrement à Leforest, il a donc été décidé de soutenir les entreprises émergentes pour créer des emplois.

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La pépinière dispose de 14 bureaux et de 5 ateliers pour accueillir des jeunes entreprises.

 

Bureaux et ateliers. La priorité pour la Communauté d’agglomération est le développement économique. Il faut créer de l’emploi pour les habitants et de la richesse pour le territoire. La pépinière de Leforest est une réponse à ces impératifs. Sa construction a été inscrite dans le deuxième contrat territorial de développement durable, signé le 10 février 2011 entre la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin (CAHC) et le conseil départemental du Pas-de-Calais.
«Le site de Libercourt faisait partie de quatre sites potentiels (NDLR : les autres étant Libercourt, Courcelles-les-Lens et Rouvroy), d’après une étude menée par Interfaces, en partenariat avec l’Aditec et les services départementaux», poursuit Jean-Pierre Corbisiez.
L’opération permet à Leforest de requalifier une friche de 2,8 hectares, à proximité immédiate du centre-ville, en créant une zone d’activité «verte» sur laquelle la pépinière − un bâtiment construit selon les normes HQE d’une superficie de 1 500 m2 – propose 5 ateliers (3 de 150 m2 et 2 de 100 m2) et 14 bureaux d’une superficie minimale de 15 m2, à destination des jeunes entreprises.
«Une vingtaine d’entreprises peuvent être hébergées et bénéficier de tous les services habituels d’une pépinière», précise Arnaud Laurent, le directeur de la structure. D’ores et déjà 3 bureaux et les 5 ateliers sont occupés par 8 entreprises, preuve qu’il y avait un réel besoin sur le secteur et que le choix d’implantation est judicieux. 

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Daniel Maciejasz, premier vice-président du Conseil départemental, a souligné qu'en vertu de la loi NOTRe, cette pépinière était la dernière cofinancée par le Département.

Loi NOTRe. L’équipement est le dernier à avoir pu bénéficier d’un concours financier départemental. Un peu plus de 2 millions d’euros ont été investis par l’EPCI dans ce projet,qui a donc bénéficié d’un fonds départemental de l’ordre de 300 000 euros. «Le secteur est dynamique et créateur d’emplois. Le tissu économique local s’est transformé avec l’implantation d’entreprises logistiques, de grands groupes comme Ontex ou d’activités artisanales et de services. C’est la raison pour laquelle le Département a décidé de cofinancer cet investissement», se félicite Daniel Maciejasz, premier vice-président du Conseil départemental et maire de Libercourt.
Reste qu’entre-temps, la Loi NOTRe a redistribué les cartes. «Le paysage institutionnel évolue, la pépinière de Leforest sera la dernière aidée par le Département», renchérit-il. En effet, le Département n’a plus la compétence générale en matière de développement économique, qui vient d’être transférée à la Région.
Ce transfert de compétence a également des conséquences pour l’Aditec, l’outil permanent de soutien à l’innovation, qui assure également l’animation du réseau départemental des pépinières. «En 2017, elle ne pourra plus être financée par le Département et le sera par la Région, parce que nous en avons besoin pour développer d’autres projets.» Nous l’avions déjà évoqué il y a quelques mois, l’Aditec et le réseau de pépinières devront donc évoluer et peut-être se régionaliser.
Néanmoins, le Département pourra continuer à soutenir la création d’emploi et le secteur d’Hénin-Carvin avec les leviers qui restent à sa disposition.