Initiative Meuse : Accompagner et soutenir les jeunes créateurs et repreneurs

Un réseau de bénévoles et de partenaires solide et diversifié. C’est la fierté de Noémie Choppin, la responsable d’Initiative Meuse en poste depuis quasiment deux décennies dans ce territoire rural. Une fois par mois, le comité d’agréement se réunit alternativement à Bar-le-Duc ou à Verdun pour étudier les projets des futurs créateurs ou repreneurs. Avec soixante-neuf dossiers examinés pour cinquante-sept validés, l’association a accordé des prêts à taux zéro de l’ordre de 566 000 euros en 2023 ; «on retrouve des chiffres satisfaisants d’avant Covid», ajoute-t-elle. 

Avec un taux quasiment identique de créations (28) et de reprises (24), ce sont 159 emplois qui ont été créés ou maintenus en Meuse. La tendance est la même en 2024 avec quatorze dossiers d’ores et déjà acceptés au cours du premier trimestre. Si les rendez-vous de suivi sont obligatoires au démarrage de l’activité, Initiative Meuse propose également une mise en contact avec un parrain. Cette option remporte aujourd’hui un vrai succès. 

«Certains connaissent bien leur métier, mais on besoin d’un soutien, d’un expert qui a le recul et l’expérience pour évoquer les questions de stock, de marketing… Le parrain peut même intervenir en amont du passage en comité d’agrément.» Dès qu’un besoin se fait ressentir, il est dépêché sur le terrain pour écouter et partager son expertise. C’est aussi une question de soutien psychologique, d’encouragement nécessaire au moment où le futur entrepreneur peut encore douter avec la volonté qu’il se sente «soutenu» et «conforté» dans ses choix.

Taux de survie élevé

Au-delà de l’accompagnement économique avec l’obtention du prêt d’honneur et du soutien personnalisé, l’action d’Initiative Meuse porte ses fruits avec un taux de survie à trois ans de l’ordre de 91 %. Une pérennité qui s’explique par «une bonne préparation» des jeunes dirigeants mais aussi une possibilité pour les membres du jury de retoquer un dossier qu’ils jugent incomplet. 

«On peut alerter sur la question de l’endettement ou d’un fonds de commerce jugé trop cher. Certains retravaillent et représentent leur projet qui est ensuite validé», confie Noémie Choppin. Témoin de l’évolution des profils des entrepreneurs, elle explique qu’aujourd’hui de plus en plus de personnes se lancent dans la création ou la reprise «par choix» et non par «obligation» parce qu’elles sont sans emploi ou en fin de droit. La réforme annoncée de l’assurance chômage avec la baisse de la durée d’indemnisation pourrait avoir une incidence sur les futurs chiffres de la création, même s’il est encore trop tôt pour le savoir. Les reconversions ne sont plus l’exception et de nouvelles activités sont désormais soutenues, c’est le cas pour un jeune maraîcher installé récemment du côté de Mognéville. 

«Ceux qui ne bénéficient pas de la dotation jeunes agriculteurs peuvent déposer un dossier», rappelle-t-elle. Si l’association est bien identifiée des partenaires, le réseau d’Initiative Meuse présidé par Pierre Mager souhaite renforcer sa communication sur les réseaux sociaux. Certains se sont engagés dans cette voie et en mesurent les répercussions positives. C’est le cas, dans le Grand Est, d’Initiative Metz dirigée par Delphine Bouley et ses équipes.