Accident de car mortel dans les Pyrénées: le chauffeur positif à la cocaïne, mis en examen et écroué

Le chauffeur de l'autocar accidenté le 1er décembre à Porté-Puymorens (Pyrénées-Orientales), faisant deux morts et plusieurs blessés, a été testé positif à des traces de cocaïne, mis en examen et écroué...

L'autocar espagnol accidenté après avoir heurté une falaise à Porté-Puymorens, dans les Pyrénées-Orientales, le 1er décembre 2024 © Jean-Christophe MILHET
L'autocar espagnol accidenté après avoir heurté une falaise à Porté-Puymorens, dans les Pyrénées-Orientales, le 1er décembre 2024 © Jean-Christophe MILHET

Le chauffeur de l'autocar accidenté le 1er décembre à Porté-Puymorens (Pyrénées-Orientales), faisant deux morts et plusieurs blessés, a été testé positif à des traces de cocaïne, mis en examen et écroué, a indiqué samedi le parquet de Marseille.

Le véhicule roulait en outre sans contrôle technique obligatoire et son enregistreur de vitesse était désactivé, a précisé le parquet, dont le pôle accidents collectifs, à compétence interrégionale, est chargé de l'enquête.

L'accident est survenu sur une route de montagne à plus de 1.600 mètres d'altitude. En plus du chauffeur, Espagnol, l'autocar transportait 48 passagers, principalement des Espagnols et des Colombiens résidant en Espagne, qui effectuaient une excursion d'une journée entre Barcelone et le Pas de la Case, bourg d'Andorre réputé pour ses magasins de produits détaxés. Il se trouvait sur le chemin du retour quand l'accident est survenu.

L'enquête s'oriente par ailleurs vers "l'hypothèse d'une défaillance mécanique du véhicule, en particulier du système de freinage de ce bus qui, avant de quitter Le Pas de la Case pour prendre le chemin du retour vers Barcelone, soit peu avant l'accident, avait déjà connu un incident mécanique", indique encore le parquet.

"Sur l'ensemble des victimes, 32 ont été recensées comme ayant été hospitalisées en Espagne et neuf en France. Parmi les personnes hospitalisées en France, six le sont encore à ce jour", a précisé le parquet.

L'ambassade de Colombie en France avait identifié en début de semaine les deux victimes décédées comme des ressortissantes de ce pays, installées en Espagne.

L'enquête, confiée à la gendarmerie, a permis d'établir "que le bus, habituellement utilisé par le chauffeur, avait été maintenu en circulation en dépit de l'absence de contrôle technique obligatoire et que son chronotachygraphe, appareil destiné à enregistrer la vitesse et les temps de conduite, était désactivé", selon le communiqué du parquet.

"Par ailleurs, l'analyse toxicologique de prélèvements sanguins réalisés sur (le chauffeur) s'est révélée positive à la benzoylecgonine (BZE), principale métabolite de la cocaïne, ce qui permet de présumer de l’usage de cocaïne par le conducteur dans un temps proche de l'accident", poursuit le parquet.

Le chauffeur, âgé de 50 ans, a été présenté à un juge d'instruction et mis  en examen pour "homicides involontaires et blessures involontaires (...) par conducteur, aggravés par la violation délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité et par l'usage de stupéfiants", ainsi que pour "mise en danger de la vie d’autrui". Il a été placé en détention provisoire.

L'autocar avait quitté sa voie de circulation et heurté une falaise le 1er décembre vers 17H00. Le véhicule, dont tout un côté a été arraché par le frottement contre la paroi rocheuse, semble avoir traversé la route pour aller heurter la falaise.

Des témoignages mentionnés par les autorités locales évoquaient des "zigzags" du car sur la chaussée avant le choc.

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