Abbeville : le contrat local de santé renouvelé
Épaulés par de nombreux partenaires, l’ARS Hauts-de-France et la communauté d’agglomération de la Baie de Somme viennent de signer un contrat local de santé de troisième génération au bénéfice des habitants du territoire. Il doit permettre de poursuivre et de renforcer la synergie et la coordination entre les acteurs de terrain qui œuvrent pour la santé.
Ce contrat local de santé renouvelé s’inscrit dans le cadre du nouveau projet régional de santé. Arrêté en novembre 2023 par l’agence régionale de santé, ce document fixe les orientations stratégiques et les objectifs pour améliorer la santé de la population, notamment des plus fragiles et des plus jeunes et lutter contre les inégalités de santé.
Renforcer les moyens
L’ambition du contrat local de santé de la communauté d’agglomération de la baie de Somme est de permettre de mettre en cohérence le plan régional de santé et les politiques menées localement, de mutualiser et renforcer les moyens pour répondre aux besoins locaux et de consolider les partenariats des acteurs impliqués dans une démarche de promotion et d’accès à la santé. Au regard des problématiques locales diagnostiquées, les parties s’engagent à travailler ensemble sur les quatre priorités.
La première est d’accompagner les publics dans une démarche de prévention et de promotion de la santé. Il s’agit de favoriser la prévention de la santé des femmes et des jeunes enfants, de promouvoir les comportements favorables à la santé des enfants et des jeunes en milieu scolaire et hors milieu scolaire, d’agir contre l’isolement des seniors et d’accompagner la perte d’autonomie.
La seconde concerne les personnes vulnérables. L’objectif est de renforcer la promotion de l’activité physique et de l’alimentation auprès de ces publics, de mobiliser autour de la prévention des cancers et des conduites addictives. Un des leviers identifiés est la médiation en santé et développement des démarches d’aller vers.
Agir sur les problématiques de santé mentale
Troisième axe, conforter la mobilisation autour de la santé mentale en s’appuyant sur le conseil local de santé mentale. Les cosignataires s’appuieront sur le conseil local de santé mentale à l’œuvre sur le territoire de la communauté d’agglomération depuis 2018 qui fédère les acteurs pour apporter des solutions aux problématiques de santé mentale. Le CLSM travaille actuellement à une mise à jour de son diagnostic pour toujours plus adapter ses objectifs aux réalités du territoire.
Enfin, il s’agit de créer des conditions favorables pour encourager l’installation et le maintien des professionnels de santé. Car, si le territoire de la CABS dispose d’atouts en matière d’offre de santé, ces derniers doivent être mis en regard de perspectives de raréfaction de la ressource soignante, concomitante à un vieillissement de la population. C’est donc autour de ces enjeux que les signataires du CLS souhaitent fédérer leurs efforts pour garantir à la population du territoire l’accès aux soins le plus efficace.
Le contrat local de santé a donc été signé par divers partenaires : l’agence régionale de santé des Hauts de France, la communauté d’agglomération de la Baie de Somme, l’État, le Conseil départemental de la Somme, l’Éducation nationale, la caisse primaire d’assurance maladie de la Somme, le centre hospitalier d’Abbeville et la caisse d’allocations familiales qui rejoint le CLS en tant que nouveau signataire. À l’heure des discours, Pascal Demarthe, président de la CABS indique : « Nous avons opté pour une approche populationnelle et décliné des objectifs par typologie de publics : les femmes, les jeunes car la santé des jeunes est un des axes forts de notre projet éducatif social territorial et les personnes vulnérables à savoir les personnes en situation de précarité ou les séniors. »
Pour lui, la pandémie de COVID 19 a provoqué une dégradation de la santé mentale : "Cette dernière sera un axe fort de ce contrat par le biais du conseil local de santé mentale, a t-il informé. Ce contrat vise également à déployer des stratégies pour conforter l’offre de soins en professionnels de santé. Notre territoire présente des atouts, nous devons promouvoir son attractivité pour attirer de nouveaux professionnels de santé. » Stéphane Haussoulier, président du Conseil départemental a souligné que « l‘ensemble des services publics était mobilisé à l’unisson ». Un engagement collectif salué aussi par Hélène Taillandier, directrice de la délégation de la Somme de l’ARS. Rollon Mouchel-Blaisot, préfet de la Somme, a rappelé notamment que la santé était une des « trois préoccupations des nos concitoyens. Nous avons un pôle d’excellence avec le CHU Amiens-Picardie mais le maillage médical et paramédical reste à faire. Quant à la prévention, on n’en fait jamais assez. »