Abbeville labellisée ville Ramsar pour valoriser ses zones humides

Le label Ville des Zones Humides accréditée encourage les villes proches de zones humides ou qui en dépendent, en particulier de zones humides d’importance internationale, à mettre en évidence et renforcer une relation positive avec ces écosystèmes inestimables, notamment par une plus grande sensibilisation du public et la participation à la planification et à la prise de décisions au niveau municipal.

Un dépôt de dossier en octobre 2023

Le label promeut la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides urbaines et périurbaines, ainsi que les avantages socio-économiques pour les populations locales. Moins d’un an et demi après le dépôt de la demande, c’est donc un succès pour Abbeville, deuxième ville du département de la Somme après Amiens, laquelle a été labellisée en 2018.

Maire d’Abbeville et président de la communauté d’agglomération de la Baie de Somme, Pascal Demarthe a remercié une vingtaine de partenaires pour leur appui. Il a salué tout particulièrement «l’expertise et le soutien» du syndicat mixte Baie de Somme - 3 vallées : «Sans leur collaboration active, sans leur engagement, nous ne serions peut être pas réunis ce matin», a t-il affirmé sans détour lors de la conférence de presse annonçant la bonne nouvelle.

Au total, en France, neuf villes ont été accréditées, dont trois nouvelles cette année. Cette reconnaissance rappelle qu’Abbeville est une ville bâtie sur et à proximité de zones humides. Elles représentent 30% de la surface communale et font partie «de son identité profonde», a souligné Pascal Demarthe. Citons notamment la Somme canalisée, le très apprécié parc de la Bouvaque et ses 50 hectares, le quartier Saint-Gilles, Véloroute vallée de Somme, traverse du Ponthieu, ronde de l’eau… les mobilités douces permettent de mieux les découvrir.

Déjà des actions phares pour 2025

Un programme de 21 actions issues des groupes de travail sera mené de 2025 à 2030 : deux concernent la veille foncière, cinq portent la gestion de la ressources en eaux et sa qualité, trois sont dédiées à l’amélioration de la connaissance, cinq actions sont focalisées sur la gouvernance et la vie du label, enfin, six sont vouées à la valorisation, la sensibilisation et à l’accueil du public.

Des actions phares sont déjà déterminées pour cette année : étude afin de mieux comprendre le fonctionnement des zones humides de l’abbevillois, étude pour la définition et la valorisation des services écosystémiques, schéma d’aménagement et d’interprétation des zones humides urbaines et périurbaines, réalisation d’un support de communication à destination des habitants et création d’un logo Abbeville Ville-Ramsar, sans doute en association avec les habitants.

Conseillère régionale des Hauts-de-France et présidente du syndicat mixte Baie de Somme - 3 vallées, qui a soutenu sans faille cette candidature, Patricia Poupart a notamment évoqué une «étape forte», un «engagement, un devoir d’exemplarité qui nous oblige collectivement à apprendre à mieux composer avec l’eau». La ville et la communauté d’agglomération de la Baie de Somme intègrent le végétal dans tous leurs projets. Plus original, des aménagements sont réalisés pour remettre à jour la rivière la Maillefeu.

Quant à Franck Beauvarlet, quatrième vice-président du conseil départemental de la Somme en charge des espaces naturels et de la transition écologique, il a rappelé l’importance des anciennes tourbières, parfois mal entretenues, qui captent pourtant dix fois plus de C02 que les forêts et pointé la position charnière d’Abbeville entre deux zones Ramsar : les marais et tourbières des vallées de la Somme et de l’Avre et la baie de Somme.