À Wormhout, D’Innov surfe sur le succès de son Gobelet en Lin©

Un gobelet réutilisable fabriqué à base de fibres de lin, 100% local, garanti sans plastique. C’est l’idée développée par la jeune ingénieure Camille Deligne et son père, Eddy, associés dans la start-up D’Innov depuis 2018 à Wormhout, près de Dunkerque. En 2023, 100 000 de ces gobelets ont été commercialisés.

Camille Deligne, cogérante d’Innov et fondatrice de la marque Mon Gobelet en lin. © Barbara Grossmann
Camille Deligne, cogérante d’Innov et fondatrice de la marque Mon Gobelet en lin. © Barbara Grossmann

«La fibre de lin a la particularité d’être très propre et de se mélanger parfaitement avec de la résine. C’est aussi une plante locale, puisque 30% de la production française est cultivée en Hauts-de-France. Alors, quand avec mon père, nous avons réfléchi à l’élaboration d’un gobelet de 33 ml réutilisable 100% biosourcé et biodégradable, c’est vers le lin que nous nous sommes tournés», résume Camille Deligne, cogérante d’Innov et fondatrice de la marque Mon Gobelet en lin©.

Succès immédiat pour le produit fabriqué dans une usine partenaire située dans la Somme dès 2019. À tel point que moins de deux ans après, D’Innov lance la version en 16 ml, spécial «boissons chaudes», résistante aux hautes températures, devant la demande de la clientèle. Le Gobelin©, c’est son nom, est fabriqué dans une usine de Neuville-en-Ferrain, près de Tourcoing. «Pour des raisons techniques de résistance au chaud, il nous a fallu changer la résine associée au lin. C’est de l’amidon pour nos gobelets historiques. Pour celle-ci, nous travaillons avec la canne à sucre», précise Camille Deligne.

Développer la gamme au-delà des seuls gobelets

Les entreprises et les associations, déjà sensibilisées au «consommons local» et au zéro plastique, ont été les premières clientes de Mon Gobelet en lin©, bientôt rejointes par d’autres plus éloignées de ces préoccupations de prime abord mais entraînées par une sorte de mouvement de fond sur les questions écoresponsables. «Notre succès vient aussi de la personnalisation que nous proposons. Nous pouvons faire graver des dessins, slogans, messages, logos. Ce procédé nous permet de ne pas utiliser d’encre, toujours dans un souci écologique», ajoute Camille Deligne, «mais aussi de notre souplesse en termes de quantité lors les commandes, qui va de l’unité à plusieurs centaines».

Aujourd’hui, les gobelets sont vendus partout en France et même en Belgique et en Suisse. 100 000, de grande et petite taille, s'en sont vendus en 2023. Si les particuliers sont séduits, notamment pour des événements familiaux, les entreprises et associations, restent, de loin, la clientèle principale de D’Innov. «Nos gobelets sont beaucoup utilisés comme cadeaux d’entreprises. Ou bien lors d’évènements internes. C’est notre principal débouché», précise la jeune gérante qui souhaite désormais développer sa gamme au-delà des seuls gobelets. C’est en ce sens qu’elle a mis en place des partenariats avec des sociétés comme Novalin à Millam, dont elle commercialise les porte-monnaie en lin, ou une autre située dans le Sud, qui lui fournit des gourdes en fibre de lin. «Nous réfléchissons aussi à développer d’autres produits en lien en interne comme des couvercles pour nos gobelets ou bien des boîtes à savon», détaille Camille Deligne, qui sait que le succès de son entreprise passera aussi par une remise en question constante.

© Barbara Grossmann