À Tubersent, près d'Etaples
Marc Delaporte, un agriculteur qui mise sur le solaire
Le soleil est une ressource, et cela, Marc Delaporte, agriculteur à Tubersent, l’a bien compris. En novembre dernier, il a installé sur son exploitation porcine deux trackers solaires qui lui permettent de réduire considérablement ses factures d’électricité. À terme, il aimerait que sa ferme soit autonome en énergies.
À Tubersent, entre son espace vente directe et son élevage porcin, Marc Delaporte a installé en novembre dernier, deux trackers solaires. «Je les appelle les tournesols géants», s’en amuse Marc Delaporte, gérant de l’exploitation agricole «À la ferme». En réalité, si Marc Delaporte les appelle les tournesols géants, c’est parce que comme les plantes, ces grands dispositifs d’une dizaine de mètres de hauteur, dotés d’un assemblage de 80 panneaux solaires chacun, tournent en fonction du soleil. «C’est exact, les trackers s’orientent en fonction du soleil et des heures de la journée. Ils peuvent aussi s’incliner horizontalement en fonction de la force du vent», détaille l’agriculteur. Un ensemble de technologie, qui permet une production d’électricité optimisée.
110 000 euros d’investissement
L’électricité produite par les deux trackers solaires est directement envoyée dans le bâtiment de vente directe et sert à alimenter les machines de l’espace charcuterie. «Cette électricité nous permet de faire tourner de nombreuses machines comme les fours, les broyeurs, ou encore les séchoirs, explique le gérant de «À la ferme», avant de poursuivre. Ce sont des appareils énergivores, qui tournent parfois toute la journée, alors avec les factures d’électricité qui triplaient, installer les tournesols géants, c’était la seule solution.»
C’est pour cela que Marc Delaporte a investi 110 000€, du terrassement jusqu’au raccordement des trackers solaires. «C’est une société bretonne, OK Wind, qui s’est occupée de la fabrication et de l’installation des systèmes en novembre dernier», précise l’entrepreneur. Marc Delaporte espère amortir cet investissement en sept ans. Bientôt, il pourra vendre son surplus d’électricité. Il attend qu’Enedis vienne faire le raccordement au réseau, même si le tarif de rachat n’est pas élevé : 6 centimes d’euros/kWh.
3 installations solaires sur l’exploitation
L’installation présente une puissance crête de 22 kWc. La plupart du temps, l’exploitation porcine consomme toute l’électricité produite entre 7h et 20h, mais parfois, il reste du surplus. Cependant, la production et la consommation semblent s’accorder, comme le montre l’agriculteur sur son application de suivi de ces trackers solaires. «Avec ces nouveaux systèmes, nous avons dû revoir notre façon de travailler. Aujourd’hui, nous faisons tourner nos machines en pleine journée quand la production d’électricité est à son paroxysme», avoue Marc Delaporte.
Les trackers, ne sont pas la première installation solaire que réalise l’agriculteur. En effet, Marc Delaporte a déjà investi trois fois dans cette énergie renouvelable. Une première fois en 2012, lors de la rénovation du toit de l’un des bâtiments de la ferme : le gérant a opté pour une toiture 100% panneaux solaires. En novembre dernier, ce sont les trackers solaires qui ont fait leur apparition et en avril, de nouveaux panneaux solaires ont été installés sur un bâtiment qui stocke du grain. «Je tends vers l’autoconsommation. Il faut bien chauffer les porcelets», conclut l’agriculteur. À ce stade, il est trop tôt pour évaluer les économies d’énergies que va réaliser le gérant de l’exploitation porcine, mais une chose est sûre : les factures, elles, vont baisser.