A Tilloy-lez-Cambrai, 3 M s’agrandit

Destinées à l’industrie, les microsphères de verre servent à améliorer les propriétés d’autres matériaux. Le site date de 1975 et emploie 215 personnes. Son extension se fera en trois phases.

Le chantier d’extension a débuté en mars. 1000 m2 qui viendront s’ajouter au 22.000 m2 existants. Le site occupe 10 hectares clôturés avec des réserves autour.
Le chantier d’extension a débuté en mars. 1000 m2 qui viendront s’ajouter au 22.000 m2 existants. Le site occupe 10 hectares clôturés avec des réserves autour.
D.R.

Le chantier d’extension est déjà bien avancé : 1 000 m2 qui viendront s’ajouter au 22 000 m2 existants. Le site occupe 10 hectares clôturés, avec des réserves autour.

 

3 M, cela veut dire “Minnesota Mining et Manufacturing», ce qui révèle les racines américaines de la multinationale (qui figure parmi les 30 entreprises cotées au Dow Jones, l’équivalent du CAC 40). Fondée en 1902, sur le marché de la fabrication du papier de verre et des meules, elle a prospéré depuis et s’est diversifiée, tout en restant présente dans les domaines de l’abrasif et de l’adhésif (“Scotch”, “Post It”, c’est elle). Dans le monde, 3M compte quelque 88 000 salariés répartis dans 70 pays, dont 3 000 en France (implantation en 1952).

Et parmi les 15 sites français (dont 13 industriels), il y a Tilloy-lez-Cambrai, ouvert en 1975 (pour des colles, mastics et revêtements). Le 4 juillet dernier, les élus locaux sont venus saluer l’extension des capacités de production de l’usine.

Un chantier et des financements publics. Cette extension se fera en trois phases étalées sur trois ans. Elle consiste en la construction d’une unité de broyage produisant des microsphères de verre creuses. Coût global affiché : 34 262 800 euros. Ce projet a bénéficié de cofinancements publics : 800 000 euros (communauté d’agglomération de Cambrai et communauté de communes de l’Ouest-Cambrésis), 800 000 euros du Fonds européen de développement régional, 410 000 de l’Etat (prime d’aménagement du territoire).

Philippe Duprat, directeur du site, a précisé que la première phase (de 12,5 millions) serait opérationnelle au premier trimestre 2014 et que 41 emplois en tout seraient créés. Le site en compte 215.  

A quoi ça sert ? Ces micro-billes de verre, qui ressemblent selon leur degré de broyage à du gros sel ou à de la farine, sont destinées à plusieurs industries : carrières et mines (explosifs civils), bâtiment (enduits, isolants, mastics…), extraction pétrolière (isolation et flottabilité), marchés de l’automobile et de l’aéronautique (gain de poids et de volumes) et autres (résines, isolants électriques, réparation automobile)… Le directeur a expliqué aux élus que ces microsphères servaient, en résumé, à améliorer les propriétés d’autres matériaux (légèreté, résistance, isolation…)

Recherche et innovation. Ivan Donzelot, directeur industriel pour la France, a insisté sur l’importance de la recherche et développement chez 3 M, en rappelant que l’histoire de l’entreprise américaine était une suite d’innovations : «La R&D, en 2012, c’est 1,6 milliard de dollars, 5% du chiffre d’affaires, 8 200 chercheurs dont la moitié hors des Etats-Unis et 3 000 brevets détenus.» Les responsables ont précisé que grâce à son ingéniosité et son sens des affaires, 3 M était présente sur cinq marchés : grand public (bureau, nettoyage), électronique et énergie, santé, industrie, et sécurité et signalétique.