A Sangatte, Bertrand Baey se lance dans la vente directe

A Sangatte, Bertrand Baey se lance dans la vente directe

Bertrand Baey dans sa boutique.

Bertrand Baey s’est installé à Sangatte en 1986 avec son père qui lui a inculqué le goût du travail bien fait. Son père disparu depuis quelques années, Bertrand Baey vole de ses propres ailes en respectant la tradition familiale. La ferme qu’il dirige comprend 150 hectares, dont 40 hectares de prairies où paissent 60 vaches. Les 110 hectares restants sont consacrés pour l’essentiel aux céréales et aux betteraves. Mais il arrive que le respect de certaines valeurs ne paye pas son homme. Ainsi, depuis quelques années, pour Bertrand Baey «mettre un bovin à l’abattoir est synonyme de 500€ de perte».
Un bâtiment désaffecté devient une boucherie. En février, Bertrand Baey se dit que s’il tentait la vente directe de sa propre production, il sortirait sans doute de cette spirale infernale. Consulté, le Crédit agricole accepte de le suivre. Un bâtiment désaffecté de la ferme donnant directement sur le CD 940 va se transformer en boucherie. En quelques semaines, avec l’aide d’artisans locaux, une chambre frigorifique, une salle de découpe et une boutique vont prendre place dans l’antique grange. Avant d’ouvrir sa boucherie, Bertrand Baey a l’opportunité de racheter une partie du matériel de la boucherie Cattoen de Calais, dont le propriétaire était parti à la retraite sans repreneur, et s’est assuré les services d’un boucher de profession, Marcel Evrard, récent licencié économique d’un grossiste des environs. Pour alimenter la boucherie Baey, les bêtes qui lui sont destinées quittent la ferme pour l’abattoir de Fruges et reviennent à leur point de départ. Depuis septembre, la boucherie est ouverte les vendredis et samedis. «Les gens aiment bien me voir dans la boutique, mais je ne puis négliger l’exploitation», argumente M. Baey pour justifier ces deux seuls jours d’ouverture.