À Saint-Quentin, les bus Pastel roulent sur la route de la sobriété énergétique

L’Agglomération du Saint-Quentinois s’est engagée, via son Plan climat, dans une politique de développement durable. Une préoccupation que la collectivité entend appliquer en accroissant les mobilités décarbonées. Les transports en commun sont donc concernés en premier chef. « Cela fait plusieurs années que nous voulons passer sur un meilleur mixte énergétique. Depuis plus de trois ans, nous développons des nouvelles solutions », assure Karine Abrassart, directrice de l’Aménagement et du développement des territoires de l’Agglomération du Saint-Quentinois.

Un équilibre entre économie et environnement

Pour améliorer l’impact environnemental de son réseau de transport Pastel, qui compte 39 bus sillonnant le Saint Quentinois avec plus de 313 arrêts, plusieurs solutions ont été étudiées avec Transdev, en charge de l’exploitation des lignes. Des expériences ont été menées, en 2019, notamment concernant des véhicules 100% électriques. Une option abandonnée au regard du coût unitaire des bus : 450 000 euros. Les deux partenaires se sont finalement orientés vers des véhicules hybrides efficients (moins de 250 000 euros l’unité). Un bon compromis. « Les investissements étaient trop importants. Nous essayons de nous rapprocher de l’État pour d’éventuelles aides pour la suite », ajoute la directrice de l’Aménagement et du développement des territoires.

En attendant un éventuel soutien, « Les véhicules seront remplacés progressivement par des modèles hybrides », poursuit Karine Abrassart. Douze véhicules MAN Lion’s City Efficient Hybride ont déjà été mis en service entre 2020 et 2021, auxquels s’ajoutent cinq bus cette année. L’investissement pour ces nouveaux bus est financé entièrement par l’Agglo, à hauteur de 1,25 million d’euros. Et cinq autres véhicules hybrides sont prévus pour 2024.

Moins de consommation, plus de confort

Concrètement, ces bus utilisent la technique "Mild Hybrid". L’énergie de la décélération est récupérée et réutilisée au démarrage du véhicule. Ce qui réduit les consommations de gazole et les émissions de gaz à effet de serre. Les économies de carburant sont évaluées entre 10 à 15%. Ces bus consomment 36 litres pour 100 kilomètres, contre 42 litres pour 100 kilomètres pour les anciens modèles. « Les véhicules sont aussi dotés du système Start & Stop qui réduit également les nuisances sonores », ajoute Karine Abrassart.

Avec ce renouvellement, le confort a aussi été revu pour les passagers et les chauffeurs. Les poussettes et les fauteuils roulants ont désormais plus de place pour circuler. Ce qui améliore le quotidien des 15 000 utilisateurs annuels. « Nous travaillons également sur des enjeux d’accessibilité pour les personnes en situation d’handicap. Nos bus peuvent s’incliner au niveau du trottoir, mais, parfois, ce n’est pas possible, en raison de la configuration, de la voirie », conclut-elle. La collectivité sait qu’elle a encore de nombreux chantiers devant elle.